Les plaintes et dossiers enregistrés pour violences conjugales se sont maintenus à un niveau élevé en 2021 dans le département.
Selon les chiffres annuels du ministère de l’Intérieur publiés ce jeudi 15 décembre, le département est celui, au niveau national, où « le nombre de femmes victimes [de leur conjoint ou ex] enregistrées pour 1 000 habitantes est le plus élevé », soit près de treize victimes déclarées pour 1 000 habitantes.
Et les chiffres sont en hausse de plus de deux points par rapport à l’année précédente.
Tout en sachant, précise le ministère, que les « victimes de violences conjugales signalent rarement aux services de sécurité les faits qu’elles ont subis. Ainsi, d’après une enquête [nationale] de victimation, moins d’une victime de violences conjugales sur quatre a porté plainte en 2020 ».
Néanmoins, doucement en Guyane, malgré des tabous sociaux ou parfois religieux liés au fait de porter plainte ou de quitter le conjoint violent, « de plus en plus de femmes osent dénoncer des faits graves » dont elles sont victimes, ce qui n’était pas le cas quelques années auparavant.
A Mayotte, cette sous-déclaration a été particulièrement mise en évidence : le taux (6,3 pour 1 000) cité dans le rapport fait figurer ce département comme l’un des territoires français où les femmes se déclarent le moins victimes de violence conjugale. Pourtant, une enquête de proximité menée une année plus tôt avait fait apparaître « une fréquence des violences sexuelles et au sein du ménage près de deux fois supérieure » à celle observée dans l’Hexagone.
Les violences conjugales analysées par le ministère correspondent aux crimes et délits commis par une personne étant ou ayant été le partenaire de la victime. Les crimes et délits recouvrent les infractions suivantes : les homicides ; les violences sans incapacité de travail ; les violences sexuelles : viol, harcèlement ; les violences verbales ; les violences psychologiques.
Parmi les affaires retentissantes des dernières années, 2020 aura été marquée par le meurtre de Karina Gama De Souza, dont le corps avait été retrouvé dans le secteur de Tibourou (Roura). Sylvain Kereneur, son compagnon de l’époque, présumé innocent, sera jugé devant la cour d’assises, pour « homicide volontaire aggravé ».
Autre dossier judicaire suivi par Guyaweb : la condamnation en octobre 2021 par la Cour d’appel de Cayenne de Jérôme Le Fol, pour violences envers sa conjointe. L’homme avait notamment été condamné à quatre mois d’emprisonnement assortis du sursis probatoire.
A Nanterre cette fois, il y a quelques mois, l’ex-sous préfet des îles Loyautés en Calédonie, qui avait été promu sous-préfet de Guyane en 2021, Frédéric Eymard, a obtenu une relaxe alors qu’il était poursuivi par citation directe du parquet pour trois chefs de « violences conjugales » présumées.
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Spécificités…faudra des lois peyi, spécifiques.