L’ONG environnementaliste est en Guyane du 3 au 10 juin avec une équipe scientifique menant des recherches sur les tortues marine.
Cette équipe pluridisciplinaire rattachée au CNRS et à l’Université de Strasbourg étudie « le comportement des tortues marines de Guyane. La présence des tortues, la façon dont elles s’alimentent ou encore les conditions océanographiques dans lesquelles elles évoluent, encore peu connues, sont en effet autant d’indicateurs de la santé des océans » indique Greenpeace.
La mission scientifique « se déroulera dans la réserve naturelle de l’Amana et à Cayenne, lieux de ponte des tortues luths entre avril et juillet. Cette période particulière permet d’assurer un suivi démographique de cette espèce. Des balises Argos, des biologgers et des caméras embarquées seront placés sur une quinzaine de tortues luths pour enregistrer de nombreuses informations ».
Ces travaux sur les tortues « viendront compléter le travail que Greenpeace mène depuis plusieurs années sur le Récif de l’Amazone », après deux expéditions menées en 2017 et 2018 par l’ONG à bord du navire Esperanza qui avaient « confirmé la présence du récif dans les eaux guyanaises » (Guyaweb du 11/05/2018).
Greenpeace souligne en effet que « les tortues luths sont des animaux migrateurs qui dépendent aussi bien des écosystèmes côtiers que des écosystèmes de haute mer pour leur survie, d’où l’importance de protéger les océans avec un vaste réseau de réserves marines. »
La venue de Greenpeace en Guyane s’inscrit dans le cadre d’une expédition en mer d’un année « au cours de laquelle le navire Esperanza traversera l’océan Atlantique, depuis l’Arctique jusqu’en Antarctique, pour mettre en valeur la richesse des écosystèmes marins et dénoncer les menaces qui pèsent sur les océans », les recherches scientifiques menées durant cette expédition devant « corroborer la nécessité d’un traité mondial sur la haute mer fort et ambitieux, actuellement en cours de négociation à l’ONU ».
A lire sur Guyaweb : « Entre vase et sargasses, la saison des pontes de tortues est lancée » (06/05/2019).
1 commentaires
Greenpeace France s’est déjà impliqué avec les tortues marines de Guyane voici … plus de trente ans ! Dans le numéro 4 du magazine de Greenpeace (automne 1980), un titre accrocheur dit: « La France doit aussi se mouiller pour les tortues marines ». Et l’article raconte les efforts faits par le biologiste Jacques Fretey pour protéger les tortues marines venant pondre à l’extrémité nord-ouest de la Guyane française, le long des plages d’Awala-Yalimapo. Le même article précise que Greenpeace-France a contribué financièrement à l’opération tortues marines en Guyane, permettant aux équipes sur place d’avancer dans la construction d’un bâtiment-écloserie en juin et juillet 1980.
Ce qui est intéressant, c’est que les bilans financiers (de Jacques Fretey) publiés chaque année entre 1980 et 1987 montrent que les activités « tortues marines en Guyane » étaient financées par plusieurs associations, dont le WWF et Greenpeace.
A partir de l’été 1981, Greenpeace France manifeste de plus en plus d’intérêt pour la Guyane française: en dénonçant les dégats dûs à la riziculture industrielle (magazine GPF hiver 81/82), en encourageant la création de la Réserve Naturelle de l’Amana (magazine GPF printemps 1982), en promouvant la lecture du magazine de GPF via la tortue luth (image ci-dessous), en collaborant avec l’association allemande « Rettet die Schildkrötten » en 1984 et 1985, en envoyant des bénévoles travailler sur les plages de l’Amana en juin et juillet 1985, ….
En 1987, alors que Greenpeace-France est « dans la tourmente » suite à l’attentat du Rainbow-Warrior de juillet 1985, la plus grande campagne « Kawana » est tenue en Guyane, avec beaucoup de bénévoles, beaucoup de matériel (véhicule, zodiacs, tentes, ..) . Entre mi-avril et mi-août, 150 km linéaires de côtes surveillées par environ 100 personnes, de nombreuses activités de promotion des tortues marines (magazine N° 32 de GPF).