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En fuite, l’ancien président du Suriname « Desi » Bouterse est décédé

En fuite, l’ancien président du Suriname « Desi » Bouterse est décédé

Âgé de 79 ans, l’ancien président du Suriname, Desiré Bouterse, est décédé le 24 décembre de maladie, a confirmé mercredi par communiqué l’actuel président de la République surinamaise, Chan Santokhi. Personnage controversé, au Suriname comme à l’étranger, l’ex-chef d’Etat de 2010 à 2020 était en fuite depuis décembre 2023 et une condamnation en appel à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de 15 opposants politiques en 1982. 

« J’ai été informé par des fonctionnaires du gouvernement du décès de M. Desiré Delano Bouterse » a annoncé, mercredi, dans un communiqué, Chan Santokhi. L’actuel président du Suriname a ensuite appelé les partisans de « Desi », figure paternaliste très populaire dans le pays, à « rester dignes et à garder le calme, à maintenir la paix et l’ordre, et à prier dans l’esprit de ces jours particuliers ».

Desiré Delano Bouterse, décédé mardi 24 décembre de maladie, était arrivé au pouvoir à l’âge de 34 ans à la suite d’un coup d’Etat en 1980, alors qu’il était sergent-major dans l’armée. Après s’être retiré en 1987 sous la pression internationale, un an après le déclenchement de la guerre civile au Suriname, il était revenu au pouvoir en 1990 à la suite d’un second coup d’Etat, cette fois sans effusion de sang.

« Desi » Bouterse avait quitté ses fonctions un an plus tard, avant de revenir à la tête de la République surinamaise en étant élu président par les urnes à deux reprises : en 2010, puis en 2015, pour rester au pouvoir jusqu’en 2020. Ces deux mandats présidentiels témoignant de son influence importante sur la scène politique du Suriname, malgré plusieurs condamnations en justice et accusations de corruption.

Desiré Bouterse a notamment été condamné par contumace aux Pays-Bas en 1999 et 2000 pour trafic de drogue. Interpol avait lancé un mandat d’arrêt contre lui en 1999, après cette condamnation à 11 ans de prison aux Pays-Bas, mais son statut de dirigeant l’avait protégé à l’époque de l’extradition. Il était cependant devenu persona non grata sur la scène internationale pour son implication dans le trafic de cocaïne, dont le Suriname est une plaque tournante. Dino Bouterse, son fils, a par ailleurs été condamné en 2015 à 16 ans de prison par la justice américaine pour trafic de cocaïne et d’armes.

Définitivement condamné à 20 ans de prison en 2023

L’ancien président était également poursuivi par la justice de son pays pour son implication directe dans le meurtre de 15 opposants politiques en décembre 1982, à Paramaribo. Quinze avocats, journalistes, soldats, hommes d’affaires, universitaires et un dirigeant syndical qui critiquaient ouvertement le régime instauré en 1980 par un coup d’État militaire.

« Desi » Bouterse a d’abord bénéficié d’une amnistie votée en 2012 par le Parlement, mais celle-ci a été invalidée par la justice et il n’a pu empêcher la tenue d’un procès à l’issue duquel un tribunal militaire l’a condamné à vingt ans de prison en novembre 2019.

Sa défaite aux élections législatives de 2020, lui faisant perdre par la même occasion la présidence et son statut d’immunité, a accéléré sa chute. Après plusieurs procès, Desiré Bouterse avait été définitivement condamné en appel à 20 ans de prison en décembre 2023 pour le massacre du 8 décembre 1982.

Il était en fuite depuis cette condamnation et sous le coup d’une notice rouge d’Interpol, délivrée près d’un an après le début de sa cavale. « Desi » Bouterse se cachait donc dans son pays.

Son décès marque la fin d’une ère politique au Suriname et ouvre la voie à une possible recomposition, alors que le pays fonde beaucoup d’espoirs sur l’exploitation du pétrole pour se relever économiquement après une crise économique qui l’a fortement endetté.

Les prochaines élections législatives auront lieu le 25 mai prochain au Suriname. Ce sont elles qui déterminent la composition de l’Assemblée nationale, le parlement unicaméral surinamais. Puis, ensuite, le chef de l’Etat.

Photo de Une : Desiré Bouterse, figure historique de l’histoire post-coloniale du Suriname, est décédé mardi 24 décembre © Facebook / Desi Bouterse

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