«Un passage en force du gouvernement français, rejoint par les sénateurs et il est à craindre, bientôt par les députés en faveur du dégel du corps électoral en Kanaky-Nouvelle-Calédonie» dénonce le Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale (MDES) dans un communiqué, soulignant qu’il «soutient les luttes actuelles du peuple de Kanaky-Nouvelle-Calédonie contre le dégel du corps électoral et pour le retrait du projet de loi porté par le gouvernement.»
Pour rappel, ce mardi 14 mai se tient à l’Assemblée Nationale le vote sur la question du dégel du corps électoral de la Nouvelle Calédonie, sous haute tension. En effet, le Caillou est en ébullition, de nombreux affrontements violents ont éclaté depuis la nuit du dimanche 12 mai au lundi 13 mai.
Au sujet du projet de dégel du corps électoral, le MDES estime que «cet acte politique est dans la droite ligne de la doctrine colonialiste de France qui refuse le droit d’autodétermination aux peuples qu’elle maintient sous sa tutelle».
Selon le MDES «l’argument démocratique de la participation générale des électeurs aux élections provinciales cache la réalité du processus de minorisation du peuple autochtone de ce pays. Il a pour but de redonner la majorité aux dépendantistes, ceux qui refusent l’accession de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie à la pleine souveraineté.»
Pour faire face à ces affrontements, le Haut-Commissaire a pris des mesures à « effet immédiat » dont l’instauration d’un couvre feu du mardi 14 mai 18h (soit 9h à Paris) au mercredi 6h heure locale, qui pourra «être reconduit autant que nécessaire». Par ailleurs, de nombreuses interdictions ont été annoncées dont celle de se rassembler dans le Grand Nouméa.
De son point de vue, le MDES explique que «l’accompagnement de la Kanaky-Nouvelle-Calédonie jusqu’à son indépendance est une obligation conforme aux textes internationaux, notamment la Résolution 15-14 de l’ONU sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. C’est aussi une obligation morale pour la France qui est signataire des accords Matignon et de Nouméa. C’est pourquoi toutes les manifestations actuelles diverses du peuple Kanak et de ses soutiens sont légitimes.»
Enfin, le MDES souligne que «tous les débordements, qui étaient prévisibles, sont de la responsabilité du gouvernement et de la majorité de la représentation parlementaire française, incapables d’envisager une décolonisation moderne, sans heurts, dans le respect de la dignité des peuples qu’elle a conquis et assujettis dans la violence.»
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Les accords de Matignon et de Nouméa doivent être respectés. L’échec du dernier référendum ne peut pas être le prétexte à modifier la Constitution en dégelant le corps électoral qui mettra en minorité dans son propre pays le peuple Kanak avec le risque de déjouer le processus d’indépendance.
Indépendance et après ?