Deux chercheurs de la Fondation pour la recherche stratégique, Simon Menet et Antoine Bondaz, spécialistes des questions sécuritaires et stratégiques en lien avec la Chine et l’Asie, viennent de publier une étude très intéressante sur les réseaux logistiques de l’orpaillage illégal en Guyane.
Intitulée « Comptoirs et réseaux transnationaux chinois, moteurs de l’orpaillage illégal en Guyane française », cette étude scientifique brosse les enjeux liés à la lutte contre l’orpaillage clandestin, symbolisée depuis 2008 par l’opération Harpie qui coûte chaque année 70 millions d’euros à l’Etat tandis que le pillage du sol guyanais représente un préjudice économique majeur pour l’économie locale et les finances publiques, estimé à plus de 500 millions d’euros par an.
L’étude s’intéresse aux conséquences sanitaires et environnementales de l’orpaillage mais surtout à la structuration des réseaux clandestins de garimpeiros et à l’implication d’acteurs chinois qui « jouent un rôle clé dans la logistique de l’orpaillage en approvisionnant en matériel et biens du quotidien les chantiers et en permettant leur financement« .
Selon les deux chercheurs, les 120 comptoirs chinois établis le long de la rive surinamaise du Maroni ne sont qu’une partie des réseaux implantés sur le plateau des Guyanes. Ces réseaux, à l’influence croissante, prouvent la participation de ressortissants chinois dans l’exploitation illégale de l’or. Ce phénomène serait mondial selon les chercheurs et encouragé, voire soutenu par le régime de Pékin, désireux d’accroître ses réserves stratégiques d’or « pour renforcer la stabilité du yuan et diminuer sa dépendance au dollar dans un contexte de tensions croissantes avec Washington. »
Photo : Un comptoir chinois en face de Maripasoula © OAM EMOPI
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