Plus grand projet d’infrastructure porté à l’Est du territoire guyanais depuis de nombreuses années, la cité scolaire de Saint-Georges de l’Oyapock ne cesse de faire couler de l’encre depuis la rentrée scolaire.
À peine achevé d’être construit après cinq années de travaux et un an de retard sur la livraison initiale, la rentrée dans cet établissement d’une capacité d’accueil 1445 élèves a été décalée et échelonnée. Au lieu d’entamer leur année scolaire le 4 septembre comme dans le reste de l’académie, les élèves ne sont rentrés en cours que cette semaine… dans une cité scolaire encore en chantier et sous-équipée dénoncent trois syndicats enseignants.
Le Steg-UTG, Sud-Solidiaires et le Snes-FSU ont en effet pris cette semaine leur plume pour venir au soutien des 17 enseignants de la cité scolaire qui ont fait le choix mercredi de ne pas faire cours en raison d’un manque de personnel et d’infrastructures défaillantes. Le Snes-FSU dénonce notamment une ouverture dans la précipitation au détriment des élèves et du corps enseignant.
« Dès le mois de juin, suite à une visite à Saint-Georges de l’Oyapock et à des échanges avec des ouvriers du chantier, le SNES-FSU a alerté le Recteur et la CTG sur le fait que la cité scolaire ne serait pas livrée en temps et en heure. Il a même suggéré de retarder le déménagement du collège Chlore-Constant d’une année afin de pouvoir concentrer les travaux sur la partie lycée de la cité scolaire. Ces alertes sont malheureusement restées sans effets immédiats mais avec les conséquences que l’on connaît aujourd’hui« , écrit le Snes-FSU.
« Cette légèreté, voire inconséquence du rectorat comme de la CTG, est indigne. Elle laisse aussi à penser que les décideurs en matière de politiques éducatives sur notre territoire ne font aucun cas des conditions d’apprentissage des élèves, d’exercice des personnels voire pire, se moquent d’un éventuel défaut de scolarisation« , poursuit l’un des principaux syndicats du 2nd degré.
« Manque de professeurs, CDI vide, aucun ordinateur d’installé, salles de sciences non équipées, manque de matériel basique comme des chaises et des tables, installations sportives (gymnase, stade) pas terminées« , égrainent Sud-Solidaires et le Steg, la branche éducation de l’UTG. « Certains et certaines visent l’excellence pour la Guyane, nous sommes loin du compte.«
D’autant que les travaux vont se poursuivre « pendant près d’une année entière« , souligne la FSU, le temps de terminer le lycée, augurant « des conditions d’apprentissage et d’exercice dégradées que sont celles d’un perpétuel chantier« . Cette année, seuls les collégiens et élèves de Seconde devaient inaugurer la cité scolaire. Les Première et Terminale seulement les années suivantes. Comme il s’agit d’une première ouverture de lycée dans cette partie du territoire, il n’existe pas encore de cohorte d’élèves pour ces classes.
Les sections professionnelles, qui devaient attaquer en septembre, ne rentreront également que l’année prochaine faute d’équipement des plateaux techniques. Avec ce nouveau couac, la crédibilité du rectorat comme de la CTG, responsable de l’équipement des établissements, est un peu plus écornée. Depuis la rentrée, plusieurs droits de retrait (Lise-Ophion, Michotte) ont été exercés et une fermeture administrative prononcée au lycée du Larivot (ex-ORPF). A chaque fois, la vétusté des équipements et le manque de moyens étaient dénoncés.
Photo : ce projet à 67 millions d’euros issu du Plan d’urgence des Accords de Guyane a été concrétisé avec près d’un an de retard sur sa livraison © Semsamar
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