Actée mercredi par les sénateurs dans le cadre de l’examen du projet de loi gouvernemental Asile et immigration, la suppression de l’Aide médicale d’Etat en faveur des sans-papiers fait réagir parmi les soignants.
Dans une tribune adressée à l’AFP samedi, 3500 médecins salariés et libéraux s’engagent à « désobéir » et « continuer de soigner gratuitement » ces malades sans-papiers si l’AME disparaît.
« Moi, médecin, déclare que je continuerai à soigner gratuitement les patients sans papiers selon leurs besoins, conformément au serment d’Hippocrate que j’ai prononcé » détaille cette « déclaration de désobéissance ». Parmi les signataires figurent l’urgentiste et ancien chroniqueur de Charlie Hebdo Patrick Pelloux, Julie Chastang, vice-présidente du Collège de médecine générale, ou encore le néphrologue pédiatre Rémi Salomon.
Trois mille soignants avaient déjà signé la semaine dernière une tribune dans Le Monde appelant à préserver ce dispositif « de santé publique ».
Pour rappel, l’Aide médicale d’Etat, introduite par une loi en 2000, couvre à 100% les frais de santé des étrangers en situation irrégulière présents sur le sol français depuis au moins trois mois, sous conditions de ressources.
Ses détracteurs l’accusent de générer un « appel d’air » pour l’immigration clandestine et de coûter « trop cher ». Actuellement, l’AME coûte 1,2 milliard d’euros par an à l’Etat, pour 400 000 bénéficiaires, soit 0,5% des dépenses annuelles de santé consenties par l’Etat selon une étude de l’Ecole des hautes études en santé publique.
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