En Equateur, Daniel Noboa, fils d’un riche exportateur de bananes, a été élu dimanche à la tête du pays. Homme d’affaires de 35 ans, il sera le plus jeune président de l’histoire de l’Equateur après avoir remporté l’élection présidentielle avec 52,05 % des voix contre 47,95 % des suffrages pour son adversaire alors que 96,67% des bulletins étaient dépouillés.
Le taux de participation a atteint 82,33% dans ce pays où le vote est obligatoire de 18 à 63 ans.
Le nouvel élu a devancé celle qui était arrivée en tête au premier tour en août, Luisa González, l’héritière politique de l’ancien président de gauche Rafael Correa (2007-2017) aujourd’hui exilé en Belgique et condamné dans son pays pour corruption.
Elu député en 2021 et président de la commission de développement économique de l’Assemblée nationale, Daniel Noboa était encore un inconnu du grand public il y a trois mois. Sa famille, en revanche, est bien connue en Equateur. Notamment son père Álvaro Noboa, richissime entrepreneur dans l’exportation de bananes et cinq fois candidat à la présidence de la République équatorienne.
Dimanche, c’est équipé d’un gilet pare-balles que Daniel Noboa est allé voter. En effet, les élections ont été atypiques en Equateur, marquées par l’assassinat de l’un des huit candidats présents avant le premier tour, le centriste Fernando Villavicencio.
Lutter contre la criminalité, la corruption et la main-mise de plus en plus prégnante des cartels de la drogue font partie des défis qui attendent le jeune président. Daniel Noboa a d’ailleurs confirmé dimanche après l’annonce des résultats que la sécurité et la création d’emplois seraient ses priorités.
Le jeune président a dix-sept mois pour prouver qu’il sait gouverner avant que de nouvelles élections présidentielles soient organisées. Son court mandat correspond à la fin de celui de Guillermo Lasso, le chef de l’Etat sortant qui avait annoncé en mai dernier la dissolution de l’Assemblée nationale et sa propre démission.
Mais pas plus que son prédécesseur, Daniel Noboa ne disposera de majorité à l’Assemblée nationale où sa coalition ne compte que 13 députés sur 137. Le mouvement Révolution citoyenne de l’ancien président Correa et de Luisa González en compte 53 et Construye, la formation centriste qui a soutenu la candidature de Fernando Villavicencio, 29. Dans ces conditions, Daniel Noboa sera contraint de s’allier et de proposer un gouvernement d’ouverture.
Photo : Daniel Noboa est allé voter en gilet pare-balles dimanche alors que les élections équatoriennes ont été marquées par la violence © Twitter Daniel Noboa Azin
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