Germán Rivera, ancien capitaine de l’armée colombienne, a été condamné vendredi à la réclusion criminelle à perpétuité par une cour de justice américaine pour l’assassinat en juillet 2021 du président haïtien Jovenel Moïse.
Âgé de 53 ans, Jovenel Moïse avait été tué par balles à son domicile par un commando d’une vingtaine de mercenaires, majoritairement colombiens, dont Germán Rivera est suspecté d’avoir été à la tête. Ce dernier a lui-même reconnu sa culpabilité dans les actes qui ont conduit au meurtre du président haïtien.
Bien que l’assassinat ait eu lieu sur le sol haïtien, Germán Rivera a été condamné par un tribunal fédéral de Miami, en Floride. En effet, c’est depuis les Etats-Unis que l’enquête sur la mort de l’ancien président est instruite, le complot ayant été ourdi sur le sol américain. L’enquête est depuis remontée jusqu’aux commanditaires : deux hommes à la tête d’une société de sécurité basée à Miami, la CTU, qui avaient prévu de séquestrer Jovenel Moïse pour le remplacer par un Américano-Haïtien, Christian Sanon, qui désirait devenir président du pays et se serait montré plus conciliant envers les hommes d’affaires, notamment pour des contrats d’armements.
Sur la quarantaine de personnes identifiées par la justice américaine comme ayant pris part au complot pour tuer le président, onze sont sous les verrous aux Etats-Unis et dix-sept mercenaires colombiens sont détenus en Haïti. Deux ont été condamnés par la justice : Germán Rivera et Rodolphe Jaar, un homme d’affaires de nationalités haïtienne et chilienne condamné en juin à la prison à perpétuité pour avoir livré des armes aux meurtriers.
Sur la quarantaine de personnes identifiées par la justice des Etats-Unis comme ayant pris part au complot pour tuer le président haïtien, onze sont sous les verrous aux Etats-Unis et dix-sept mercenaires colombiens sont détenus en Haïti.
Plus de deux ans après l’assassinat de Jovenel Moïse, son successeur n’a toujours pas été désigné, le Premier ministre Ariel Henry exerçant de facto le pouvoir exécutif mais se retrouvant dans l’incapacité d’organiser des élections démocratiques dans le contexte actuel de violence et de délitement de l’Etat haïtien.
Photo de Une : le président haïtien Jovenel Moïse (à gauche) en 2021 en compagnie du président rwandais Paul Kagame © Creative commons
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