Dimanche 24 Novembre

Mani, le doyen du kite et du surf guyanais, s’est éteint

Mani, le doyen du kite et du surf guyanais, s’est éteint

Mani, le doyen du kite et du surf guyanais, s’est éteint vendredi dernier à l’âge de 85 ans, quelques jours après sa compagne Jeanine.  Pour lui rendre un dernier hommage, Une saison en Guyane et Guyaweb republient conjointement un article qui évoque ce personnage légendaire de notre territoire (Photo Jody Amiet / Extrait de l’article paru dans Une saison en Guyane n°21.)

Mani, le doyen du kite

Mani, le doyen du Kite et du surf guyanais, s’est éteint vendredi dernier à plus de 85 ans – Credit photo : Jody Amiet

Mani aurait pu naître avec une planche dans la main. Pourtant il naît loin des mers et des océans, sur un territoire appelé à cette époque la Prusse. Cet amour passionnel pour l’eau ne lui vient que de nombreuses années plus tard. Aujourd’hui doyen du kitesurf en Guyane, et probablement de la France toute entière, cet homme de 80 ans découvre l’océan en Australie où il séjourne de la fin des années 1950 à 1970. En voyant les surfeurs rentrer de la plage, leur peau bronzée par le soleil, leur sourire, il veut leur ressembler. Il commence ensuite la planche à voile en France au début des années 1970. Mais aujourd’hui sa véritable passion est le kitesurf.
« L’avantage du kite, c’est qu’il y a moins de matériel, plus de vitesse et plus de sensations », explique-t-il avec un léger accent allemand. Le choix est vite fait. Depuis presque vingt ans qu’il pratique le kitesurf, Mani n’arrive pas à trouver la sortie qui l’a le plus marqué. « À chaque fois il revient en disant que c’était la meilleure session », dit sa femme Jeanine, avec qui il est en couple depuis plus de 40 ans. Malgré quelques incidents, dont une fracture ouverte causée par un rocher, qui lui vaut une plaque de fer dans le talon, Manil continue d’aimer ce sport. « Ce n’est jamais la même sortie. Chaque jour la mer est différente, explique cet homme à la peau tachée par le soleil, je n’ai pas besoin d’Air France pour voyager, je vais simplement à la plage en bas de chez moi. » Il a une relation très forte avec la mer et le kitesurf. « Le kite, c’est l’oxygène dont j’ai besoin. »
Ce personnage atypique, à la barbe blanche fournie et aux épais sourcils, connu sous ce surnom de Mani, est arrivé en 1981 à bord d’un voilier de 8 mètres. Ses yeux très bleus tournés vers la mer, qu’on aperçoit depuis sa terrasse, Mani se perd dans les souvenirs. Il est l’un des premiers à pratiquer le kitesurf, dès 2000. « C’étaient beaucoup de ploufs au départ, raconte-t-il en riant, sans école il faut tout apprendre, il n’y a personne à qui poser des questions. On apprenait de nos propres erreurs. » Il continue à être autonome, il répare son matériel lui-même. Il montre un vieux harnais rafistolé avec une voile. De multiples points de couture sont visibles. Mani privilégie le recyclage et récupère régulièrement du matériel d’occasion, même s’il raconte en souriant qu’il a reçu pour son anniversaire de 80 ans, en janvier dernier, la première planche confectionnée par Pierre Demonchaux, « écodesigner et plasticien » et Yann Déjou, fondateur de la première école de kitesurf en Guyane. C’est une longue planche en contreplaqué, qu’il utilise lors de ses sorties presque quotidiennes. Car, dès qu’il y a du vent, il laisse tomber tout ce qu’il est en train de faire, prend son matériel et part sur la plage. « Heureusement que ma femme ne jalouse pas mon amour du kite », dit-il en souriant. Elle répond simplement : « Je sais que c’est vital pour lui ».

Par Sylvie Nadin

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