Objet d’un référendum ce dimanche au Venezuela, le rattachement à Caracas de la région contestée de l’Essequibo, sous souveraineté du voisin Guyana, a été plébiscitée par la population. Sans surprise, le vote s’est conclu par une victoire du « oui », avec plus de 95 % des suffrages, aux cinq questions posées a fait savoir le Conseil national électoral (CNE), cité par l’AFP.
Le référendum, en cinq questions, demandait notamment aux Vénézuéliens s’ils sont d’accord pour ne pas reconnaître la compétence de la Cour internationale de Justice (CIJ), saisie par le Guyana, et pour intégrer ce territoire de près de 160 000 km², riche en pétrole et en minerais, au Venezuela.
Depuis des décennies, Caracas revendique ce territoire représentant plus des deux tiers du Guyana et où vivent 125 000 personnes, soit un cinquième de sa population. Le Venezuela soutient en effet que le fleuve Essequibo devrait être sa frontière naturelle, comme en 1777, à l’époque de l’empire espagnol, estime que le Royaume-Uni s’est octroyé des terres vénézuéliennes au XIXe siècle et conteste l’arbitrage international qui en 1899 a convenu que cette zone appartenait au Guyana.
Mais le résultat de ce référendum, qui aurait recueilli 10,5 millions de votes sur 20,7 millions de Vénézuéliens appelés aux urnes, n’aura pas de conséquences concrètes à court terme : le territoire se trouve au Guyana et il ne s’agit pas d’un vote d’autodétermination. Par ailleurs, Caracas a assuré qu’il ne cherchait pas un motif pour envahir la zone, comme le craint à terme le Guyana.
Pour autant, ce référendum aux allures d’annexion ne devrait pas faire baisser les tensions autour du territoire en litige où de grandes quantités de pétrole ont été découvertes en octobre.
Photo : le président du Venezuela, Nicolas Maduro, votant dimanche lors du référendum pour annexer la région de l’Essequibo au Venezuela © compte X Nicolas Maduro
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour ajouter un commentaire.