Ce dimanche, à l’occasion d’un référendum, les 15 millions d’électeurs chiliens ont rejeté (55,75 % des voix contre) un nouveau projet de Constitution. C’est la seconde fois en un peu plus d’un an que les Chiliens déclinent une tentative de réforme de la Loi fondamentale, la constitution en vigueur depuis la dictature d’Augusto Pinochet.
Considérée comme un frein à toute réforme sociale de fond, la révision de cette Constitution avait été actée pour contenter le mouvement social de 2019 contre les inégalités, qui avait fait une trentaine de morts dans le pays et permis au plus jeune président de l’histoire du pays, Gabriel Boric (gauche), d’être élu. Un an plus tard, les Chiliens avaient approuvé à 80% l’élaboration d’une nouvelle Constitution.
Mais par la suite, l’enthousiasme a diminué et une première proposition progressiste soutenue par le président de gauche a été rejetée par référendum en septembre 2022. Puis, en mai dernier, la droite ultraconservatrice est arrivée en tête du scrutin pour élire les membres qui allaient former le Conseil constitutionnel chargé de rédiger la nouvelle Loi fondamentale.
C’est son texte, qui renforçait le caractère conservateur de l’actuelle Constitution, notamment sur des questions telles que l’avortement et la sécurité publique, qui a été soumis au vote ce dimanche et rejeté par la population.
Après ce deuxième échec, le président Boric a fermé la porte à toute nouvelle tentative de réformer la Constitution, annonçant se concentrer sous son mandat sur des réformes plus « urgentes » répondant au sentiment croissant d’insécurité et de lassitude au sein d’une population profondément divisée politiquement.
Photo : Le président de gauche du Chili Gabriel Boric (37 ans), dans un discours dimanche soir depuis le palais présidentiel actant le rejet de réforme de la Constitution © compte X Gabriel Boric
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