Samedi 23 Novembre

Les chefs coutumiers kali’na claquent la porte du Grand conseil coutumier

Les chefs coutumiers kali’na claquent la porte du Grand conseil coutumier

Réunis au village Prospérité, mercredi 2 octobre, les 14 yopotos représentant la nation Kali’na ont décidé de rompre avec le Grand conseil coutumier.

Dans une vidéo relayée par Radio Peyi, les chefs coutumiers ont exprimé, à travers une déclaration lue par la yopoto du village Terre-Rouge Bénédicte Fjéké, leur opposition à l’élection de Sylvio Van der Pijl à la présidence de l’organe consultatif des peuples amérindiens et bushinengues, samedi dernier à Cayenne.

Ils dénoncent une « ingérence des capitaines alukus » dans le processus de renouvellement du Grand conseil coutumier. Lors de la première étape du renouvellement des instances organisée à l’hôtel Belle Terre Resort de Macouria en avril dernier pour désigner les représentants autochtones devant siéger au sein du GCC, le collège amérindien avait choisi le chef Eric Louis comme candidat à la présidence de l’instance représentative, et Jean-Philippe Chambrier comme vice-président représentant des peuples amérindiens.

« Cependant, cette décision, reflet de la majorité et de la coutume, a été bafouée gravement par l’ingérence des capitaines alukus. » C’est en effet Sylvio Van der Pijl, ancien vice-président du GCC, qui a été élu à la tête de l’organe consultatif samedi dernier avec une majorité de voix bushinengues.

« Cet acte d’intervention constitue une rupture historique dans nos relations coutumières et brise la valeur de notre gouvernance. La parole donnée a été trahie et détruit tout l’équilibre d’entente entre nos peuples » indiquent les yopotos kali’na qui par cette décision unilatérale entendent également reprendre le contrôle sur leurs terres et établir une gouvernance kali’na sur leurs propres affaires.

« La gestion de nos Zduc, qui représentent 90 000 ha, et de nos concessions, qui représentent 200 000 ha, ne relève plus de la compétence du Grand conseil coutumier. Ces questions seront désormais traitées par et pour le peuple kali’na à travers notre propre gouvernance, sans intermédiaire ni interférence externe, qu’ils s’agissent de décisions politiques, économiques, environnementales, éducatives, sanitaire, foncière de coopération ou encore de la création d’établissement public.« 

« Tout ce qui touche à nos terres ou nos aires kali’na sera géré par notre peuple« , ajoutent-ils, réclamant leur « droit inaliénable à gérer nos terres, nos ressources et notre avenir en dehors de toute institution ne respectant pas nos valeurs et nos traditions« .

Inédite, cette décision risque de compliquer à l’avenir le dialogue avec les autres institutions comme l’État ou la CTG, notamment pour la rétrocession des 400 000 ha et la création de l’EPCCE qui gérera ces terres ou encore le projet d’évolution statutaire porté par la CTG.

Photo : Bénédicte Fjéké, yopoto du village Terre-Rouge de Saint-Laurent, lit la déclaration historique des chefs coutumiers kali’na © Capture d’écran Radio Peyi

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