La volonté des dirigeants du Kenya de faire de leur pays le principal pourvoyeur en troupes de la mission internationale de sécurisation montée par l’ONU pour contrer l’hégémonie des gangs en Haïti a connu un coup de frein cette semaine.
En effet Nairobi, qui s’est dit prête en juillet à fournir 1000 policiers et à diriger la force de soutien aux autorités haïtiennes, fait face à plusieurs oppositions internes qui contestent cette décision validée la semaine dernière par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Les opposants au président William Ruto, et notamment le parti Thirdway Alliance, rival lors du dernier scrutin présidentiel, jugent cette mission dangereuse et inconstitutionnelle et ont saisi lundi 9 octobre la Haute Cour kényane, plus haute juridiction du pays.
Cette dernière a décidé de suspendre temporairement tout déploiement de policiers en Haïti ou dans un autre pays, jusqu’au 24 octobre. Dans le même temps, l’examen du déploiement par l’Assemblée nationale est lui aussi suspendu.
Le 24 octobre, la conformité à la Constitution de cette mission, pourtant validée par l’ONU, devrait être tranchée. En cas d’invalidation de l’envoi de troupes par la Haute Cour kényane, la mission de sécurisation d’Haïti, déjà longue à accoucher, serait fortement remise en question.
Depuis le début de l’année, les gangs ont fait plus de 2 400 morts en Haïti selon l’ONU.
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