Il n’aura fallu qu’à peine plus de vingt-quatre heures après l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron pour que les quatre principales formations politiques de gauche annoncent l’élaboration d’une nouvelle union en vue des élections législatives anticipées.
Après des discussions toute la journée de lundi, le Parti socialiste, La France insoumise, le Parti communiste et les écologistes d’EELV sont parvenus à une alliance, un « nouveau Front populaire » ouvert aux autres partis de gauche, aux syndicats, aux associations.
Malgré une campagne pour les Européennes marquée par de fortes divergences entre ces quatre partis, l’imposante victoire électorale du Rassemblement national dimanche est devenue un puissant vecteur d’union à gauche, alors que la droite Les Républicains s’est fissurée ce mardi autour de la question d’une alliance ou non avec le RN.
Dès lundi soir, EELV, LFI, PS et PCF ont appelé dans un communiqué commun « à la constitution d’un nouveau Front populaire rassemblant dans une forme inédite toutes les forces de gauche humanistes, syndicales, associatives et citoyennes. Nous souhaitons porter un programme de ruptures sociales et écologiques pour construire une alternative à Emmanuel Macron et combattre le projet raciste de l’extrême droite« .
Ce communiqué est signé par les écologistes, les insoumis, les communistes et les socialistes, mais aussi par les micro-partis de gauche comme Génération.s ou Place publique dont le co-fondateur, Raphaël Glucksmann, est en position de force pour mener cette alliance après avoir fait le plus gros score (14%) à gauche aux Européennes.
« Candidatures uniques dès le premier tour »
La tête de liste PS-Place publique du scrutin européen tente d’ailleurs depuis d’imposer ses conditions au sein de la nouvelle alliance des gauches. « Il est irresponsable de refuser de discuter du rassemblement. Mais l’union ne peut pas se faire au prix du renoncement aux principes » a-t-il notamment déclaré sur X, avant de lister lundi soir sur le plateau du 20h de France 2 les cinq conditions de son parti pour une union : « soutien indéfectible » à la construction européenne, aide militaire à l’Ukraine, suppression de la réforme des retraites et de l’assurance chômage, accélération de la transition écologique, refus de « la brutalisation du débat public ».
Car à ce stade, la gauche a accepté le principe d’une alliance mais doit encore préciser les termes de cet accord politique. Le communiqué commun indique la volonté des organisations de gauche de « soutenir des candidatures uniques dès le premier tour » dans chaque circonscription. Ces candidatures « porteront un programme de rupture détaillant les mesures à engager dans les 100 premiers jours du gouvernement du nouveau front populaire ». Pour l’instant, ce programme commun n’est pas établi et nécessitera de nombreuses discussions.
Lors des dernières élections législatives en 2022, c’est justement grâce à un accord commun et à une stratégie d’union, sous l’appellation Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale), que la gauche avait pu devenir la première force d’opposition au palais Bourbon avec 151 député(e)s sur les 577 de l’Assemblée nationale. L’accord trouvé à l’époque portait sur 400 pages. Les formations de gauche auront cette fois-ci beaucoup moins de temps pour se concilier au vu du timing serré imposé par le chef de l’Etat. En effet, le premier tour des élections législatives aura lieu le 29 juin en Guyane et le 30 juin dans l’Hexagone, dans moins de trois semaines.
Photo : lundi soir, après une journée de tractations, les principales formations politiques de gauche (PS, PCF, EELV et LFI) annoncent depuis le siège du parti écologiste un accord d’union pour les prochaines élections législatives © Compte X Marine Tondelier
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour ajouter un commentaire.