Vendredi 18 Octobre

Législatives anticipées : la droite se déchire pour ou contre une alliance avec le RN

Législatives anticipées : la droite se déchire pour ou contre une alliance avec le RN

Le président du parti Les Républicains (LR), Eric Ciotti, a lâché une bombe au sein de sa famille politique ce mardi. Invité du 13h de TF1, le député des Alpes-Maritimes a affiché son souhait de nouer une alliance avec le Rassemblement National en vue des élections législatives anticipées provoquées par la dissolution de l’Assemblée nationale prononcée dimanche par Emmanuel Macron en réaction à l’écrasante victoire électorale du parti d’extrême droite aux élections européennes ce week-end.

« J’ai porté une voix de clarté qui refuse la synthèse, le compromis » a justifié sur la chaîne privée Eric Ciotti, évoquant un « pays menacé par l’alliance honteuse de la Nupes, des « insoumis » avec le Parti socialiste », ainsi que par « l’impuissance d’Emmanuel Macron ». Le président des LR a par ailleurs récusé « ce mot de « cordon sanitaire » [contre l’extrême droite, ndlr] totalement décalé avec les attentes des Français« .

Rapidement, un tollé s’est exprimé à droite et les appels à la démission se sont multipliés à l’endroit du patron des Républicains. L’influent président LR du Sénat, Gérard Larcher estime qu’Eric Ciotti « ne peut plus présider » le parti de la droite traditionnelle. « A la suite des déclarations d’Eric Ciotti, j’estime qu’il ne peut plus présider notre mouvement et doit se démettre de son mandat de président des Républicains » a-t-il fait savoir dans un message posté sur le réseau social X.

« Les sénateurs Les Républicains ont réaffirmé à l’unanimité ce qui doit être la ligne claire et responsable de la droite française : rester elle-même en gardant [son] indépendance et [son] autonomie, vis-à-vis du camp macroniste comme du camp lepéniste » ont de leur côté écrit les sénateurs LR dans un texte diffusé par le président de leur groupe au Sénat, Bruno Retailleau.

D’autres cadres du parti de droite (Xavier Bertrand, Laurent Wauqiez, Valérie Pécresse) ont rejeté l’idée d’une alliance avec le RN en vue des élections législatives anticipées et ont dénoncé l’absence de concertation d’Eric Ciotti en amont de son annonce télévisée. « Vendre son âme pour un plat de lentilles et draper cela dans l’intérêt du pays, c’est ce que j’ai toujours refusé. L’honneur, la droiture, les convictions ne sont pas des vains mots. Tout ne s’achète pas. Les Républicains doivent dénoncer immédiatement l’accord proposé par Ciotti avec le RN » a notamment asséné Valérie Pécresse, la présidente LR de la région Île-de-France.

Malgré ces nombreuses critiques et appels à la démission, Eric Ciotti refuse pour l’instant de quitter la présidence du parti. « Je suis président des Républicains et je reste président des Républicains : je tiens mon mandat des militants et seuls les militants pourront me l’enlever » s’est-il défendu. Au sein de LR, il dispose néanmoins de quelques soutiens, comme celui du président des Jeunes Républicains, Guilhem Carayon, favorable à une alliance avec le RN au nom du « bon sens ».

Majoritaire au Sénat mais en difficulté dans l’Assemblée nationale sortante avec 57 députés sur 577 (le RN en comptait 88), la droite LR, qui a recueilli 7,2% des votes dimanche lors du scrutin européen, se retrouve aujourd’hui au bord de l’implosion.

Photo : Eric Ciotti, président du parti de la droite traditionnelle Les Républicains, a appelé ce mardi à nouer une alliance avec le Rassemblement National en vue des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet © Compte X Eric Ciotti

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