Prévu en décembre, le deuxième lancement dans la carrière du lanceur européen Ariane 6 doit être repoussé pour effectuer des ajustements et des vérifications supplémentaires, suite au défaut technique survenu lors du vol inaugural, le 9 juillet dernier.
Ariane 6 devait réaliser son premier vol commercial au mois de décembre pour mettre en orbite le satellite-espion CSO-3, pour le compte de l’Armée française. Finalement, Arianespace a choisi de reporter ce lancement à fin février 2025.
Et ce, afin d’effectuer des vérifications additionnelles et des ajustements. Une réponse au défaut rencontré sur le premier vol : l’étage supérieur n’avait pas réussi à redémarrer son moteur pour son processus de désorbitation, faisant échouer la fin de la mission destinée notamment à tester en vol les capacités du nouveau lanceur.
Réallumable plusieurs fois – une innovation par rapport à Ariane 5 – l’étage supérieur ne s’était pas comporté comme voulu. Plus précisément, c’est l’Unité Auxiliaire de Propulsion (APU) de cet étage supérieur qui avait stoppé son fonctionnement au bout de deux réallumages. Un raté qui ne remettait pas « en cause les futures missions. Tout le reste a été un succès », soulignait à l’issue du vol inaugural le patron d’Arianespace, Stéphane Israël.
Sans être alarmiste, le choix de l’entreprise commercialisant les vols spatiaux d’Ariane 6 de repousser le premier vol commercial prouve que cet accroc prend plus de temps que prévu à être résolu.
En ratant ce créneau de décembre, le premier vol commercial d’Ariane 6 pourrait aussi compromettre le calendrier des autres vols prévus pour 2025, alors que six autres lancements sont inscrits à l’agenda du lanceur. À terme, Arianespace vise une cadence de 10 à 12 tirs par an pour le lanceur lourd.
Le prochain et dernier lancement de 2024 depuis le Centre spatial guyanais sera donc le vol VV25, prévu le 3 décembre. Ce dernier doit voir le retour en vol de la fusée Vega-C, privée de lancement depuis son échec de décembre 2022 qui, couplé à la fin de l’exploitation d’Ariane 5, avait privé l’Europe d’accès indépendant à l’espace.
Le maître d’oeuvre italien Avio a dû par la suite réusiner des pièces de sa fusée dont le retour en vol a été retardé par des difficultés dans les phases de requalification du lanceur.
Photo : Ariane 6, lancée pour la première fois en juillet dernier, devra attendre février 2025 pour son premier vol commercial © ESA
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