Conférence vendredi 12 mai à 18h à l’Université de Guyane.
Elle sera présentée par Tristan Bellardie, enseignant en histoire à l’Université de Guyane, spécialiste de l’histoire du Maroni et de ses populations.
« En mars 2019, les incidents entre autorités françaises et surinamaises sur le Maroni ont relancé une contestation frontalière vieille de plus d’un siècle et demi. Sur fond de contrôle des activités d’orpaillage clandestin sur le territoire français, les diplomaties respectives font alors valoir des droits aux contours encore bien flous, hérités d’une politique coloniale inachevée. Derrière la bataille de souveraineté, le Maroni révèle alors un espace aux multiples facettes, où la frontière se confond avec des territoires et des pratiques qui la traversent, la transgressent. Cette ligne sortie de l’imagination coloniale doit composer avec des populations et des activités qui circulent sur des territoires transversaux s’étendant d’une rive à l’autre.
La réalité frontalière peine à s’imposer dans le quotidien du fleuve et de ses populations. La souveraineté réclamée sur le Maroni par la France s’est toujours affirmée en retard, après une prise de possession du territoire en toute autonomie par les populations qui l’ont parcouru réellement, qu’elles soient amérindiennes, bushinenge ou créoles. Jusqu’à l’intégration définitive de l’hinterland du Territoire de l’Inini en 1969, l’État est en retard sur les hommes, la loi arrive après les coutumes. Les populations ont construit ainsi des espaces très souvent en résistance avec l’autorité, dont la frontière n’apparaît que comme un simple avatar ».
Le Maroni, frontière ou pays : circulations, transgressions et accommodations des populations du fleuve entre Guyane française et Suriname (du XIXe siècle à nos jours), conférence vendredi 12 mai à 18h sur le campus universitaire Troubiran (salle F108) à Cayenne
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