L’Argentine n’adhèrera pas au groupe des Brics

Invitée à rejoindre dès le 1ᵉʳ janvier 2024 le bloc des pays émergents dit des Brics composé de la Russie, de l’Inde, de la Chine, du Brésil et de l’Afrique du Sud, l’Argentine a fermé vendredi la porte à cette adhésion.

Le groupe des Brics, qui défend le multilatéralisme, avait annoncé à l’issue de son 15e sommet en août dernier à Johannesburg un élargissement en invitant six pays à le rejoindre : l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Argentine. Mais le nouveau président ultra-libéral argentin, Javier Milei, a annoncé vendredi 29 décembre le rejet de cette invitation, revenant ainsi sur la démarche du gouvernement précédent de gauche.

Javier Milei, élu le 19 novembre et investi président le 10 décembre, reste ainsi fidèle à ses déclarations faites durant la campagne électorale pendant laquelle il avait assuré que l’Argentine n’adhérerait pas aux Brics s’il était élu, disant refuser « d’encourager des contrats avec les communistes parce qu’ils ne respectent pas les bases du libre-échange, la liberté et la démocratie ; c’est de la géopolitique ».

Par communistes, Javier Milei, qui se décrit lui-même comme « ultra-libéral anarchiste« , désigne le régime chinois mais aussi le président brésilien Lula envers qui il a eu par le passé des mots très durs, le qualifiant de « communiste corrompu« . Mais depuis son élection, Javier Milei a tout de même changé de ton et posé les bases de relations diplomatiques apaisées avec Brasilia et Pékin, respectivement premier et deuxième partenaire commercial de l’Argentine.

Néanmoins, le nouveau chef d’État argentin a toujours maintenu qu’il considérait les États-Unis et Israël comme les alliés stratégiques naturels de son pays et qu’il se tournerait donc vers eux. Un virage à 180° pour l’Argentine ?

Photo : l’élargissement du groupe des Brics était voulu par la Chine et la Russie et s’est décidé après de longs pourparlers entre les cinq membres fondateurs lors du sommet de Johannesburg en Afrique du Sud en août dernier © Council of councils