Dernière pierre d’achoppement pour permettre à la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) de fonctionner pleinement, la part de dotation dévolue à l’Etat dans le budget de la structure va être versée.
Une convention entre la Safer et la préfecture a en effet été signée, nous ont confirmé les deux intéressées. Cette délégation de financement octroyée à la préfecture de Guyane va permettre le versement de 250 000 euros à la Safer, dont la création, intervenue en 2021, était une demande de l’Accord de Guyane de 2017 afin de réguler le marché du foncier agricole et d’aider à l’installation d’agriculteurs.
Afin d’amorcer la Safer dans ses missions, le budget de fonctionnement de la structure a été chiffré à 500 000 euros par an sur les quatre premières années d’exercice. Ce demi-million étant assumé à 50/50 par l’Etat et la Collectivité territoriale de Guyane. La collectivité unique a versé chaque année sa part, mais l’Etat renâclait jusqu’à présent. Et ce, malgré en avoir fait la promesse. Poussant la présidente de la Safer, Chantal Berthelot, à un coup de gueule en mars dernier lors de la visite d’Emmanuel Macron pour rappeler au chef de l’Etat que le versement de ces subventions est un « engagement et pas une aide ». L’ex-députée avait également menacé de démissionner en cas de non-respect par l’Etat de la parole donnée.
Après des débuts compliqués, marqués par un changement de présidence, la Safer a reçu en 2023 les agréments nécessaires à son fonctionnement et a obtenu en juillet dernier le droit de préemption lui permettant d’intervenir sur le marché du foncier pour lutter contre la spéculation et le mitage du foncier agricole. Il ne lui manquait plus que ces 250 000 euros de budget promis par l’Etat pour fonctionner pleinement.
Malgré le retard, Chantal Berthelot s’est dite « satisfaite que l’Etat respecte son engagement sur 2024 d’accompagnement de la Safer » a-t-elle réagi auprès de Guyaweb. « Le financement de la CTG a été adopté en commission permanente fin novembre et celui de l’Etat intervient en décembre, donc la trésorerie sera au rendez-vous pour 2025. »
Ces crédits vont permettre de développer la Safer et de « recruter un directeur de développement, mettre en place des outils opérationnels, renforcer les équipes sur le foncier pour recevoir les potentiels acheteurs et vendeurs de terrains agricoles et instruire plus de dossiers en lien avec notre droit de préemption » a égrainé la présidente de la société d’aménagement, visiblement soulagée après un exercice 2024 porté uniquement par « deux salariés« .
Photo : des cultures à Javouhey © Archives Guyaweb
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