Lundi 25 Novembre

La République dominicaine ferme sa frontière avec Haïti à cause d’un conflit sur l’eau

La République dominicaine ferme sa frontière avec Haïti à cause d’un conflit sur l’eau

Depuis vendredi 15 septembre et l’expiration d’un ultimatum adressé au gouvernement haïtien, le président dominicain, Luis Abinader, a décrété la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes de son pays en réponse à la construction d’un canal d’irrigation côté haïtien sur le fleuve frontalier Massacre.

A l’issue, jeudi, d’une rencontre bilatérale infructueuse à Saint-Domingue, le chef de l’Etat domincain « a affirmé que la frontière resterait fermée aussi longtemps que nécessaire pour mettre un terme à cet acte de provocation ». Les quatre points de passage officiels situés le long de cette ligne de 376 kilomètres qui serpente entre ces deux pays caribéens peuplés de onze millions d’habitants chacun sont désormais infranchissables, privant Haïti et la République dominicaine d’échanges de main-d’œuvre et commerciaux vitaux, évalués à un milliard de dollars par an.

La raison du conflit ? La construction côté haïtien d’un canal de moins de cinq kilomètres pour dériver les eaux du fleuve frontalier Massacre vers un bassin de distribution qui permettra d’irriguer environ 3 000 hectares de terres agricoles. La construction de cet ouvrage avait démarré en 2018 et provoqué en 2021 une première crise diplomatique entre les deux pays. Les autorités dominicaines se plaignaient de ne pas avoir été informées de ces travaux qui, selon elles, contrevenaient aux dispositions du traité de paix, d’amitié perpétuelle et d’arbitrage, un document de 1929 qui interdit aux deux pays de détourner les cours d’eau frontaliers.

La reprise des travaux, il y a quelques semaines, a entraîné une nouvelle dégradation des relations bilatérales. Sauf que ce redémarrage n’est pas à l’initiative des autorités haïtiennes mais d’associations d’agriculteurs locaux que le pouvoir central de Port-au-Prince, qui n’a jamais semblé aussi faible depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, aura bien du mal à faire cesser. La guerre de l’eau aux abords de la rivière Massacre pourrait donc se prolonger, au risque de mettre en péril les échanges commerciaux et de main-d’œuvre entre les deux pays d’Hispaniola, île coupée en deux par le traité franco-espagnol de 1697.

Photo : Le fleuve Massacre, long de 55 kilomètres, marque la frontière entre Haïti et la République dominicaine © Creative commons

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