Selon l’indicateur du climat des affaires établi chaque trimestre par l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (Iedom), l’émanation ultramarine de la Banque de France, la confiance des entrepreneurs guyanais a diminué au 3e trimestre 2023, pour le second trimestre consécutif. Cet indicateur du climat des affaires s’établit à 91 points, en dessous de sa moyenne de longue période qui est de 100 points.
Selon l’Iedom, les raisons de ces préoccupations des entreprises « portent une nouvelle fois sur la gestion de la hausse des coûts des matières premières. Les retards pris au niveau de la reprise de l’activité spatiale participent aussi à la morosité ambiante« . Avec seulement trois lancements en 2023, le Centre spatial guyanais a enregistré son pire bilan depuis 2004, fragilisant l’écosystème du spatial.
« Le secteur primaire et agroalimentaire demeure en difficulté« , ajoute dans sa note l’Iedom qui illustre son propos avec l’exemple du secteur de la pêche, à la peine pour trouver des marchés à l’exportation et qui accumule dans ses chambres froides environ 250 tonnes de stock de vivaneau, pourtant produit d’appel.
Du côté des industries, l’activité est globalement en hausse mais des nuances apparaissent en fonction des secteurs. La filière bois se porte bien avec des exportations en hausse de 40,2 % sur trois mois. En revanche, la filière aurifère a moins exporté qu’au trimestre précédent : -5,7 % en valeur.
Pour les entreprises du secteur des services marchands, « l’activité se dégrade depuis plusieurs trimestres, se situant en dessous de son niveau moyen depuis début 2022« , indique l’Iedom.
Pour le BTP, moteur de l’économie guyanaise qui emploie près de 6000 personnes selon l’Observatoire économique et social du marché de la construction, « l’activité se stabilise au 3e trimestre » 2023 mais « continue de faire face à une augmentation des coûts de ses fournisseurs. Les défis logistiques persistent également, auxquels s’ajoutent des problèmes structurels de recrutement« .
D’après les éléments de l’Iedom, une baisse de l’activité du BTP pourrait arriver. En effet, si les importations de ciment augmentent, « celles d’éléments en métal pour la construction sont en baisse sur le trimestre et l’année (-5,3 % et -8,5 % en volume)« . Cette baisse d’activité correspondrait notamment à la fin du plan d’urgence de 2017 qui, par la commande publique, avait dopé l’économie guyanaise.
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si la Collectivité territoriale de Guyane prépare une Programmation pluriannuelle d’investissements (PPI) ambitieuse de plus d’un milliard d’euros. Cette dernière devra compenser la fin du plan d’urgence et maintenir un certain niveau d’activité, notamment dans la construction.
Toutefois, malgré le ralentissement de l’activité globale des entreprises, « le nombre de défaillances cumulées sur un an diminue significativement (-17,1%) par rapport au trimestre précédent« , souligne l’Iedom. En parallèle, les créations d’entreprises connaissent une légère contraction de 0,7 % sur le trimestre mais la « tendance reste positive sur un an« , avec une hausse de 13,7% des créations d’entreprises, encore plus marquée pour les micro-entreprises (24,7%), majoritaires en Guyane.
Photo : les travaux du TCSP (Transport en Commun en Site Propre), comme d’autres chantiers d’importance, arrivent bientôt à échéance © Guyaweb
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