Le travail journalistique de notre consœur Hélène Ferrarini sur les homes catholiques de Guyane vient d’être reconnu par la profession. Son enquête, « Allons enfants de la Guyane, éduquer, évangéliser, coloniser les Amérindiens dans la République », parue en septembre 2022, est sélectionnée parmi les cinq finalistes du prix Albert Londres du livre, la plus haute distinction de la presse française.
Pendant deux ans, Hélène Ferrarini a enquêté sur le dispositif d’évangélisation des enfants amérindiens en Guyane pendant un siècle par les institutions religieuses et l’administration française par le biais des pensionnats religieux. Ce travail retrace pour la première fois l’histoire de la politique d’assimilation et d’évangélisation forcée menée par la République.
Dans la foulée de la publication de l’ouvrage, la parole des anciens des homes s’est libérée, notamment au travers de tables-rondes organisées en Guyane. Et en février, le « Collectif pour la mémoire des homes indiens » a été créé par d’ex-pensionnaires de ces internats. Il porte notamment le projet d’ouverture d’une commission vérité et réconciliation, un processus de justice restaurative. Ce projet sera défendu début décembre devant l’Assemblée nationale par l’Institut francophone pour la justice et la démocratie.
« Hasard de l’histoire« , écrivent les éditions Anarchasis qui ont publié l’enquête d’Hélène Ferrarini, « il y a tout juste 100 ans sortaient les premiers articles d’Albert Londres sur le bagne de Guyane. Rares sont les livres capables de faire bouger les lignes dans la société. « Allons enfants de la Guyane est de ceux-là lui aussi, qui à peine publiés déclenchent une onde de choc.«
Ce prix Albert Londres, plus haute distinction de la presse française, équivalente au Pulitzer américain, sera remis le 27 novembre prochain.
1 commentaires
Bon ben, y’a plus qu’à croiser les doigts.
Très bon bouquin en effet! Lecture vivement conseillée.