Ce lundi 2 octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU a validé l’envoi d’une force d’intervention internationale en Haïti, menée par le Kenya, afin de soutenir les autorités locales dans la lutte contre les gangs qui gangrènent le pays.
La mission aura pour objectif « d’apporter un soutien opérationnel à la police, d’assurer la sécurité d’installations critiques et des voies de circulation et de renforcer la police à long terme ». Plusieurs pays de la région – Jamaïque, Bahamas et Antigua-et-Barbuda – ont également fait part de leur intention de participer à cette force multinationale devant être soutenue financièrement et logistiquement par les Etats-Unis qui a priori n’enverront pas de troupes au sol.
La résolution, adoptée par 13 voix pour et 2 abstentions, généralise d’autre part l’embargo sur les armes légères à destination d’Haïti et très majoritairement en provenance des USA. Cet embargo s’appliquait jusqu’ici uniquement aux chefs de gangs visés par le régime de sanctions mis en place en octobre 2022 et ne concernait à ce stade qu’un individu.
Depuis le début de l’année, les gangs ont fait plus de 2 400 morts en Haïti, selon l’ONU. Une violence que les forces de sécurité du pays ne sont pas en mesure d’endiguer. A tel point que des groupes d’autodéfense se sont créés parmi la population pour pallier les absences de l’Etat.
Un soutien international est réclamé depuis au moins une année par le Premier ministre par intérim d’Haïti, Ariel Henry, et le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, António Guterres. Mais il aura fallu tout ce temps à l’ONU pour prendre cette décision, la communauté internationale étant échaudée par le risque de se retrouver engluée dans une situation inextricable et refroidie par ses expériences passées.
En 2012, dans le sillage du tremblement de terre meurtrier (plus de 200 000 morts) qui avait frappé Haïti en janvier 2010, une force internationale sous drapeau onusien (Minustah) était intervenue. Elle avait cristallisé l’hostilité d’une partie de la population jugeant les troupes onusiennes responsables de l’importation du choléra dont une épidémie décima plus de 7000 personnes.
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