Trois jours après un référendum organisé par le Venezuela sur l’intégration de l’Essequibo, une région du Guyana voisin convoitée par Caracas, la tension est montée entre les dirigeants des deux pays mardi 5 décembre.
La première banderille est partie du président vénézuélien Nicolás Maduro qui a ordonné au groupe public pétrolier PDVSA d’accorder des licences d’exploitation de pétrole et de gaz dans la région de l’Essequibo. Surfant sur les résultats du référendum de dimanche où 10,4 millions d’électeurs vénézuéliens ont voté à 95% en faveur de l’intégration de l’Essequibo à leur pays selon les autorités vénézuéliennes, Nicolás Maduro a aussi demandé que soit promulguée une loi pour créer la province du Guayana Esequiba, qu’un recensement y soit conduit et que des cartes d’identité soient délivrées aux habitants.
Des déclarations prises comme « une menace directe pour l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance politique du Guyana » a réagi son homologue guyanien, le président Irfaan Ali, dans une allocution télévisée à la nation mardi 5 décembre rapporte l’AFP.
« Le Venezuela a rejeté le droit international, l’Etat de droit, la justice (…) ainsi que la préservation de la paix et de la sécurité internationales, et s’est littéralement déclaré nation hors la loi » a déclaré le chef d’Etat qui s’est entretenu plus tôt dans la journée avec le secrétaire général de l’ONU.
Depuis des décennies, Caracas revendique la région de l’Essequibo, territoire de 160 000 km2 représentant plus des deux tiers du Guyana et où vivent 125 000 personnes, soit un cinquième de sa population. Le Venezuela soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777, à l’époque de l’empire espagnol. Le Guyana estime, de son côté, que la frontière date de l’époque coloniale anglaise et a été entérinée en 1899.
Les prétentions du Venezuela ont été réactivées en 2015 suite à la découverte d’immenses réserves de pétrole au Guyana par la firme américaine ExxonMobil. En octobre dernier, de nouvelles découvertes ont permis d’ajouter au moins dix milliards de barils aux stocks du Guyana qui dispose des plus importantes réserves de pétrole par habitant au monde. Le Venezuela possède, pour sa part, les plus importantes réserves prouvées de la planète.
Photo : le président vénézuélien Nicolás Maduro a présenté mardi 5 décembre le décret présidentiel créant la zone de défense intégrale « Guayana Esequiba » © compte X Nicolás Maduro
1 commentaires
Meluche et son pendant local peuvent se réjouir, Maduro pourrait bien se rapprocher de la France !