Le Venezuela peut désormais, et pour six mois renouvelables, vendre du pétrole, du gaz et de l’or. Parallèlement, le gouvernement de Nicolas Maduro et l’opposition sont parvenus à s’entendre pour la tenue d’une élection présidentielle démocratique en 2024, condition sine qua non à la levée des sanctions économiques américaines.
L’annonce a été faite mercredi 18 octobre par le secrétaire d’Etat Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, mais en coulisse, les négociations entre Washington et Caracas durent depuis des mois. Le texte de l’accord a été signé dans l’île caribéenne de la Barbade où, la veille, le gouvernement de Nicolas Maduro et l’opposition vénézuélienne annonçaient être arrivés à un accord en vue de la prochaine élection présidentielle.
Elle se tiendra au deuxième semestre 2024 avec, entre autres garanties, la présence d’observateurs internationaux.
Mais l’incertitude demeure sur les candidats autorisés à s’y présenter. La plupart des leaders de l’opposition sont frappés d’inéligibilité et les garanties pour récupérer leurs droits sont pour l’instant maigres. Gerardo Blyde, le chef de la délégation d’opposition qui a mené les négociations, a laissé entendre que les candidats inéligibles ne le seraient plus, mais sans préciser quand ni comment.
Et les Etats-Unis ont prévenu : les autorisations en matière de gaz et de pétrole, données pour six mois, ne seront renouvelées « que si les représentants de M. Maduro tiennent leurs engagements et prennent des mesures concrètes pour l’organisation d’une élection démocratique fin 2024 ».
Néanmoins, cette levée des sanctions américaines, en plus d’être inédite, est immédiate et va offrir une bouffée d’oxygène à un pays dont l’économie, basée sur la rente pétrolière, est en faillite suite à l’instauration des premières sanctions étasuniennes en 2015. Le pays, qui détient les plus grandes réserves mondiales de brut, produit aujourd’hui entre 750 000 et 800 000 barils par jour. Il en produisait trois millions à la fin des années 1990.
En plus de son pétrole, le Venezuela va pouvoir vendre du gaz et de l’or. Les échanges de dette et de bons souverains vénézuéliens sont également à nouveau autorisés. En revanche, les avoirs vénézuéliens aux Etats-Unis restent gelés et les sanctions individuelles – contre Nicolas Maduro et des dizaines de ses hauts fonctionnaires – sont toujours en vigueur.
Bien que partielle, la levée de ces sanctions marque un tournant stratégique. Instaurées en 2015, les sanctions américaines ont contribué à l’effondrement économique du Venezuela mais n’ont jamais atteint leur objectif : évincer du pouvoir Nicolas Maduro, l’héritier d’Hugo Chavez. Au contraire, puisque le chef de l’Etat a été réélu en 2018.
En revanche, ces sanctions ont durement touché la population : plus de sept millions de Vénézuéliens ont émigré depuis 2015.
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