Les trois ONG Comède (comité pour la santé des exilés), Cimade et Médecins du monde, unies depuis juillet 2022 dans une maraude hebdomadaire de veille sanitaire auprès des demandeurs d’asile, tirent la sonnette d’alarme quant aux conditions sanitaires du camp de la Verdure vers lequel près de 250 personnes ont été évacuées le 31 octobre suite au démantèlement du camp informel de la place des Amandiers à Cayenne.
Depuis un mois, « malgré les efforts des pouvoirs publics » soulignent les trois associations, « les problèmes de santé se multiplient, principalement liés aux conditions de vie délétères, insalubres et indignes« . Qu’elles soient somatiques, dermatologiques, mentales… les problématiques de santé à la Verdure sont multiples. Malgré des aménagements réalisés sur site par les autorités, « ceux-ci restent insuffisants« , déplorent les associations dans un communiqué adressé aux médias ce jeudi.
« Sans des conditions sanitaires et d’hygiènes satisfaisantes et pérennes du camp, les efforts mis en œuvre par les acteurs de la santé risquent malheureusement d’être vains« , alertent-elles. Car « si l’ARS s’efforce de coordonner une réponse aux besoins médicaux des personnes, la mise à l’abri des personnes vulnérables n’est pas traitée« , comme l’exige pourtant la loi.
Les associations demandent donc « en urgence » l’hébergement des personnes « ou a minima l’ouverture des bâtiments sur site pour les personnes vulnérables que sont les femmes et les enfants ainsi que les personnes sévèrement malades« . Des bâtiments climatisés, raccordés à l’eau potable et à l’électricité, qui accueillaient autrefois les locaux de la Direction générale de la cohésion des populations (DGCOPOP) de la préfecture. De plus, Cimade, Comède et Médecins du monde demandent « la mise en place d’une gestion du site, basée sur les principes communautaires« .
Au-delà de l’urgence de la situation actuelle, les associations regrettent le manque d’anticipation des autorités qui auraient dû prendre des dispositions « au vu de l’augmentation des demandes et du taux de protection en Guyane« .
Désormais, en plus des mesures prises pour ce camp, « il est indispensable d’organiser une concertation et une planification autour de l’accueil des personnes qui demandent l’asile et des réfugié.e.s. » rappellent les associations, qui demandent une réflexion sur l’intégration des réfugiés en Guyane et la reprise du dialogue sur la mise en place d’un schéma régional pour l’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés, obligatoire en Guyane depuis 2020, mais jamais mis en place malgré une décision du Conseil d’Etat pour doter les territoires ultramarins de cet outil de planification de l’accueil des demandeurs d’asile qui est également une obligation légale.
Photo : le camp de la Verdure, route du Tigre à Cayenne, début novembre © DR
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C’est odieux de la part des pouvoirs publics, dans l’indifférence voire la complicité muette des locaux.