Impliqué dans la conspiration visant à éliminer le président haïtien Jovenel Moïse, assassiné dans sa résidence de Pétion-Ville en juillet 2021, un ancien militaire colombien a plaidé coupable vendredi 22 décembre, devant la justice fédérale américaine, compétente dans cette affaire car une partie du projet d’assassinat a été planifiée dans le sud de la Floride.
Mario Antonio Palacios, 45 ans, a plaidé coupable devant le tribunal fédéral de Miami après avoir conclu un accord de coopération avec l’accusation. Jusqu’à cet accord de plaider coupable, il avait nié pendant des mois avoir eu le moindre rôle dans l’assassinat de l’ancien président.
Le 7 juillet 2021, Jovenel Moïse avait été tué par balle dans sa résidence privée à l’âge de 53 ans, par un commando de plus de vingt personnes, principalement des mercenaires colombiens, sans que ses gardes n’interviennent. L’opération visait au départ à enlever le président mais elle a évolué en assassinat, selon des documents judiciaires.
La mort de Jovenel Moïse a plongé Haïti encore davantage dans le chaos, alors que le petit État caribéen était déjà en proie à la violence des gangs. Ces derniers contrôlent désormais 80% de la capitale Port-au-Prince, et le nombre de crimes graves atteint des records, selon la représentante de l’ONU dans le pays.
À ce stade, onze personnes ont été arrêtées et inculpées dans l’assassinat du président haïtien sur la quarantaine de personnes identifiées par la justice des Etats-Unis comme ayant pris part au complot. Et trois condamnations à la réclusion à perpétuité ont d’ores et déjà été prononcées dans ce dossier : l’ancien sénateur haïtien Joseph Joel John, un homme d’affaires de nationalités haïtienne et chilienne qui a fourni les armes, Rodolphe Jaar, et un militaire colombien à la retraite.
Mario Antonio Palacios pourrait être la quatrième personne condamnée, une fois le verdict de son jugement rendu. Celui-ci est attendu pour le 1er mars 2024. Pour autant, cet ancien militaire colombien n’est qu’un second couteau, le parquet américain considère d’ailleurs que l’accusé n’a joué qu’un rôle mineur dans la conspiration et qu’il n’avait aucun pouvoir de décision au sein du groupe. Le ou les commanditaires, eux, n’ont toujours pas été identifiés.
Photo : le président haïtien Jovenel Moïse, assassiné en 2021 par un commando de mercenaires colombiens © Creative commons
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