Mardi 5 septembre, les équipes d’ArianeGroup, du Centre national d’études spatiales (Cnes) et de l’Agence spatiale européenne (ESA) ont réalisé avec succès une chronologie complète de lancement de la fusée Ariane 6, depuis son pas de tir ELA4 de Kourou, dans le cadre des essais combinés du lanceur.
Cette chronologie, visant à simuler les conditions réelles d’un lancement, s’est achevée par un « essai à feu de l’étage principal » de la fusée « avec le démarrage du moteur Vulcain 2.1 » pendant 4 secondes indique ce mercredi le Cnes dans un communiqué.
Cet essai à feu, initialement prévu le 30 août mais reporté au 5 septembre suite à un problème technique, intervient quelques semaines après la simulation complète d’une séquence de lancement, le 18 juillet dernier au Centre spatial guyanais, qui s’était déroulée sans encombre, à l’exception de la mise à feu finale.
Avec le succès, hier, de ce test , « toutes les opérations réalisées lors d’une chronologie de lancement Ariane 6, incluant le remplissage des réservoirs et allant jusqu’au fonctionnement stabilisé du moteur Vulcain 2.1 de l’étage principal pendant 4 secondes, sont qualifiées« , détaille le Centre national d’études spatiales.
Une « étape majeure » pour la qualification d’Ariane 6 vient donc d’être franchie souligne le président exécutif d’ArianeGroup, Martin Sion. Car avec la réussite de cet essai à feu complet, « nous avons notamment validé toutes les opérations nécessaires pour mener une campagne de lancement complète« , jalon essentiel de la campagne des essais combinés qui ont pour objectif de « qualifier » tout le système de lancement : des installations au sol au lanceur.
Conjointement aux tests menés sur le pas de tir kouroucien, d’autres essais ont lieu sur le site de l’agence spatiale allemande, à Lampoldshausen (sud-ouest, à 200 km de Strasbourg) où l’étage supérieur d’Ariane 6 est éprouvé.
Le dernier essai en date, vendredi 1er septembre, a contrôlé le bon fonctionnement de l’étage supérieur rallumable d’Ariane 6. Le moteur Vinci, qui est chargé d’injecter en orbite les charges utiles, comme des satellites, a fonctionné pendant 11 minutes en incluant deux rallumages. Cette fonctionnalité est l’une des nouveautés d’Ariane 6, dont l’étage supérieur aura la capacité de se rallumer jusqu’à trois fois afin de pouvoir placer des charges utiles sur différentes orbites.
L’étape suivante des essais combinés est prévue le 3 octobre, avec un « test de longue durée, dans lequel le moteur Vulcain fonctionnera sur la durée complète d’une mission, soit environ 470 secondes », soit environ huit minutes a expliqué Philippe Baptiste, président du Centre national d’études spatiales, lors d’une conférence de presse ce lundi 4 septembre.
Cette échéance est considérée comme une étape majeure de la campagne de qualification car elle permettra de certifier que l’étage principal de la fusée est apte au vol. « Après cette date, nous serons en mesure de définir une période de lancement pour Ariane 6″, s’est avancé Josef Aschbacher, directeur de l’Agence spatiale européenne.
Le vol inaugural du nouveau lanceur européen est prévu pour 2024. Quant au premier vol commercial, il devrait intervenir six mois après le lancement inaugural.
Photo : le prototype de l’étage principal d’Ariane 6 qui sert aux essais combinés menés sur la base spatiale guyanaise © Cnes
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