Étape majeure de l’avenir proche du futur lanceur lourd européen, les essais combinés d’Ariane 6 se poursuivent en Guyane et en Allemagne. Ces tests grandeurs nature permettront de qualifier le lanceur en vue de son lancement inaugural en 2024. Initialement, celui-ci était prévu pour 2020 mais le programme Ariane 6 accuse plusieurs années de retard. Et d’ici ce premier vol, aucun autre lancement n’est prévu depuis Kourou hormis une fusée Vega ancienne génération, au deuxième trimestre 2024.
Sans les essais d’Ariane 6, le Centre spatial guyanais (CSG) entrerait en hibernation en raison de la crise des lanceurs affectant depuis deux ans une Europe spatiale qui tire très peu de fusées.
Ce jeudi, le calendrier des prochains essais du lanceur lourd a été rendu public par le CSG. Une manière de rassurer les clients d’Ariane 6 sur l’avancement de la qualification du lanceur en vue de son vol inaugural.
Après avoir réussi le 18 juillet à Kourou l’essai de mise à feu de l’étage principal, avec l’allumage du moteur Vulcain 2.1, achevant pour la première fois la séquence de préparation et de compte à rebours du lanceur, l’essai de mise à feu de l’étage supérieur à Lampoldshausen (siège de l’agence spatiale allemande), le 1er septembre, a également été un succès.
Mais lors de la préparation de l’essai de mise à feu de longue durée, prévu le 3 octobre à Kourou, une anomalie a été détectée sur le groupe hydraulique de l’étage principal qui fait partie du système de contrôle vectoriel de poussée de cette partie de la fusée. « Un groupe d’experts a été chargé d’analyser et de proposer des solutions pour résoudre l’anomalie, caractérisée par une pression interne anormale du groupe hydraulique« , précise le communiqué du CSG.
En raison du temps nécessaire aux experts pour démonter l’équipement, évaluer le problème et en déterminer la cause, le calendrier des répétitions de lancement d’Ariane 6 a été ajusté par le groupe de travail du lanceur qui comprend des représentants de la direction de l’Agence spatiale européenne (ESA), du Centre national d’études spatiales, maître d’oeuvre de la base de Kourou, d’ArianeGroup, en tant que maître d’œuvre du système lanceur et d’Arianespace, en tant que fournisseur de services de lancement.
La campagne de tests s’adapte
Désormais, « dans le cadre de la reconfiguration de la séquence d’essais« , le groupe de travail Ariane 6 a décidé d’avancer à fin octobre un essai de répétition qui devait initialement avoir lieu après l’essai à feu long.
Ce test grandeur nature d’une durée de 36 heures correspond à l’exécution d’une chronologie de lancement complète, « enrichie d’essais de qualification sur plusieurs fonctions du système de lancement, notamment la ventilation des cavités, les interfaces du champ de tir et la caractérisation de l’environnement« . Les résultats des tests feront partie de la qualification d’Ariane 6.
Le 23 novembre, un test à feu de longue durée de l’étage principal d’Ariane 6, comprenant huit minutes de fonctionnement de son moteur principal Vulcain 2.1, représentant la phase complète de vol de l’étage principal, se tiendra à Kourou.
Puis, en décembre, aura lieu l’essai de mise à feu de l’étage supérieur à Lampoldshausen (Allemagne). Cet essai est prévu pour examiner le comportement de l’étage supérieur dans des cas dégradés. Ce dernier test qualificatif devrait décider de la période estimée du premier lancement dans l’espace d’Ariane 6 en 2024.
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