Ce mardi, l’ambassade de France au Suriname alerte sur de potentiels débordements en lien avec le verdict attendu mercredi 20 décembre dans le procès en appel de l’ancien président Desi Bouterse, poursuivit pour le meurtre de quinze opposants politiques en 1982.
« Des débordements violents en marge et après la décision du tribunal pourraient survenir les mercredi 20 et jeudi 21 décembre », indique Nicolas de Lacoste, l’ambassadeur en poste à Paramaribo qui précise que les autorités locales vont interdire l’accès au centre-ville et fermer des axes de circulation « par mesure de sécurité ».
Dans ces conditions, l’ambassade de France « déconseille fortement, jusqu’à nouvel ordre, tout déplacement non essentiel au Suriname ». Il est également recommandé aux ressortissants français se trouvant actuellement au Suriname « d’éviter tous possibles mouvements de foule ou attroupements et de se tenir en permanence informés des dernières consignes communiquées par les autorités locales », poursuit l’ambassadeur.
Pour rappel, l’ancien dictateur Desi Bouterse (1980-1987), élu démocratiquement président du Suriname entre 2010 et 2020, a été condamné en novembre 2019 à vingt-ans de réclusion pour le meurtre de quinze opposants politiques (journalistes, universitaires…) en décembre 1982, deux ans après le coup d’Etat l’ayant placé à la tête de l’ancienne colonie néerlandaise. L’ancien leader politique avait fait appel de cette décision.
M. Bouterse, âgé de 78 ans, n’est aujourd’hui plus président mais garde une forte influence sur la vie publique au Suriname et de nombreux partisans qui font craindre aux autorités du pays des débordements en cas de condamnation définitive.
Photo : L’ex-président du Suriname, Desi Bouterse, en 2020 © Archives Guyaweb
1 commentaires
Sera-t’il seulement condamné un jour pour tous ses crimes ?