Un gallodrome clandestin à Rémire a été démantelé samedi 11 février par les gendarmes et par des fonctionnaires de la répression des fraudes. 32 coqs de combat ont été saisis dans ce lieu qui servait également de loterie clandestine, de bar et de restaurant non déclarés. Quatre individus y ont été interpellés.
C’est une opération insolite que les gendarmes ont menée ce samedi 11 février sur la commune de Rémire. Accompagnés par des fonctionnaires de la Direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) et de la Direction des entreprises du travail, de la concurrence et de la consommation (Dieccte), une cinquantaine de militaires sont intervenus dans un gallodrome clandestin où des combats de coqs étaient organisés chaque samedi depuis deux ans.
C’est à la suite d’un renseignement parvenu à la gendarmerie fin 2022, et exploité par la Cellule de lutte contre le travail illégal et les fraudes (Celtif), que l’existence d’un tel lieu a été mise en évidence par les militaires. Des combats de coqs étaient organisés dans ce gallodrome non déclaré, géré par deux frères, essentiellement les week-end, « dont les mises dépassent plusieurs milliers d’euros » précise le communiqué des forces de l’ordre.
Sur place ce samedi, alors que des combats sont en cours, les gendarmes constatent également qu’une activité de restauration à consommer sur site et la vente de boissons soft et alcoolisées a lieu. 32 coqs d’une valeur marchande allant de 7 000 à 10 000 euros par animal d’après le communiqué de la gendarmerie, 27 kg de denrées animales, des ergots servant aux combats des gallinacés, du numéraire et des cigarettes de contrebande ont été saisis. Au total, ces avoirs criminels sont estimés à 450 000 euros.
En marge du gallodrome, une loterie de type « borlette » était aménagée dans le lieu et des carnets inhérents à ce jeu de hasard ont été saisis par les gendarmes qui précisent que ce type de jeu « provenant de Haïti est basé sur le tirage de la loterie new-yorkaise« .
À l’issue de cette opération, quatre individus ont été interpellés et placés en garde à vue. « Il s’agit du gérant et président de l’association organisant le gallodrome, les deux frères co-gérants et la compagne de l’un des frères qui, elle, gère les activités de restauration et de vente à emporter » écrit la gendarmerie dans son communiqué.
Les gardes à vue ont été levées le dimanche 12 février et une enquête est en cours. Contacté, le parquet ne nous avait pas encore répondu sur les peines encourues par ces individus au moment où nous mettions en ligne cet article.
Pour rappel, en Guyane comme aux Antilles, sur l’île de la Réunion et dans les Hauts-de-France, les combats de coqs ne sont pas interdits. Il existe une tolérance à condition que ces combats soient organisés dans un gallodrome déclaré et dont l’activité a été ininterrompue depuis 1964.
Photo d’illustration : combat de coqs à Madagascar en 2017 © DR
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