Comme c’était prévisible, la dernière étape du Tour de Guyane 2017 et son tracé de coursette du dimanche (du plat truffé de longues lignes droites sur 147 km tout de même) n’aura pas provoqué de changement au classement général.
Le classement final des meilleurs reste identique à celui de samedi à l’issue du contre la montre : Mickael Laurent (Martinique) s’impose devant Melvin Rullière (Entente Centre-Nord) et Boris Carène (Guadeloupe) respectivement à 34 et 35 secondes du vainqueur.
A Guyaweb, nous n’aurons pas les mêmes trémolos dans la voix que nos confrères de Guyane 1ère et nous ne célébrerons pas sans réserve cette 9ème et dernière étape du Tour de Guyane 2017.
La faute n’en incombe pas aux coureurs mais à son tracé des plus insipides (sur le plan des difficultés).
On ne voit pas, par exemple, l’intérêt sportif de ces aller-retour en ligne droite ou presque sur la Matourienne entre Rémire et Matoury avec ses points de mire peu favorables aux échappés d’hommes dangereux voire peu favorables aux échappés en général.
Faire un circuit sur la routes des plages (en fermant celle-ci à la circulation) lors de la dernière étape serait sans doute plus propice aux attaques avec petits talus et peu de points de mire. Cela mettrait pour le moins de l’animation crédible jusqu’au bout de l’épreuve.
Alors que ce dimanche de critérium, si quelques mal classés ou hommes peu dangereux au classement général ont pu un moment faire illusion en tentant une échappée, si Melvin Rullière et Boris Carène ont pu amuser la galerie par leurs démarrages successifs dans le circuit final autour de Cayenne, il était clair que cette étape sans difficulté serait cadenassée par l’équipe de la Martinique soudée autour de son leader.
Une équipe qui aura marqué les esprits par son homogénéité. Mickael Laurent, son chef de file, bien secondé par Hervé Arcade en capitaine de route, était sans doute physiquement un ton en-dessous de Carène et Rullière sur ce Tour.
Mais il se sera montré plus performant qu’eux sur le plan tactique. L’équipe de la Martinique a aussi semblé plus sereine que celle de Guadeloupe, en tout cas plus complète.
Elle a aussi été un ton au-dessus de l’entente Centre-Nord de Rullière, en terme de niveau d’ensemble et de cohésion.
La 4ème place de ce Tour revient au méritant Jullian Hellmann, l’Allemand inlassable attaquant et souvent dans les bons coups.
Il aura même été dans la bonne échappée lors du parcours bovin de samedi matin.
Le Guyanais, Terry Ringuet après une bonne 5ème place au Tour de la Martinique, un bon Tour de Guadeloupe, enchaîne avec une nouvelle 5ème place, cette fois au Tour de Guyane. Tout cela en moins de deux mois.
Auteur d’un coup de force en compagnie de Boris Carène, dans l’étape la plus difficile de ce Tour celle qui partait de Cacao (il s’agissait de l’étape au kilométrage le plus court ou presque, ce qui démontre que l’on peut avoir du spectacle sur des étapes courtes mais incisives), Teddy Ringuet a aussi réalisé une superbe étape, vendredi, avec une échappée au long cours d’une dizaine d’hommes qui a précipité la défaite de l’équipe Centre-Nord.
Teddy a juste manqué de vigilance voire de force, à l’instar de Boris Carène, en loupant le bon coup, mercredi, dans l’étape menant à Apatou.
A la 6ème place, de ce Tour, on trouve son frère Patrice, ancien vainqueur du Tour de Guyane, à la fois superéquipier et régulièrement à l’offensive, le plus souvent judicieusement..
Mention également au jeune Terry Tsang Yee Moi (Espoir cycliste guyanais), au charbon tous les jours ou presque pour conquérir son maillot rouge des points chauds et, de surcroît, vainqueur de deux étapes pour routier-sprinter, ce qui situe le coursier.
Il reste maintenant aux organisateurs de l’épreuve à faire preuve à la fois d’imagination et de clairvoyance sportive afin de concocter un parcours du Tour 2018 à la hauteur de leurs ambitions.
Car si le Tour 2017 restera une bonne cuvée, il le doit avant tout à l’état d’esprit des coureurs qui, par leurs offensives, ont tiré la quintessence d’un parcours qui laissera un tantinet le suiveur sur sa faim pour sa propension (depuis plusieurs années) à s’éloigner des rares difficultés topographiques de la Guyane.
Il a manqué à ce Tour de Guyane 2017, une incursion sur la route de Kaw, escarpée et truffée de bosses.
Il a manqué une incursion plus longue sur la route de Régina.
Et, surtout, pour le spectacle en fin d’étape, il a manqué une ou deux arrivées en bosses : colline de Montabo, camp du Tigre notamment. Et pourquoi pas une arrivée en montée jusqu’au parking de la CACL à Matoury ?
Et que dire de cette montagne des Pères fermée au profit exclusif du spatial européen depuis des lustres. Une colline dont le sommet aura connu dans un passé lointain une arrivée de contre-la montre avec un festival réalisé par des coureurs colombiens.
Il faudra bien un jour décrocher une nouvelle arrivée d’une étape du Tour de Guyane, en haut de cette montagne des Pères.
Sinon, on rebloque le rond point de la Carapa avec José Mariéma.
FF
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