Dimanche 24 Novembre

Le sexagénaire de Saint-Laurent du Maroni écope de 15 ans de réclusion criminelle aux assises pour le viol d’une fillette de Maripasoula âgée de 9 ans…

Le sexagénaire de Saint-Laurent du Maroni écope de 15 ans de réclusion criminelle aux assises pour le viol d’une fillette de Maripasoula âgée de 9 ans…
Exclusivité Guyaweb : les faits et le récit du procès

La jeune victime n’aura pas assisté à la lecture du rapport de l’expert la concernant à l’audience mardi matin.

Elle n’était alors pas présente pas plus qu’un seul membre de sa famille.

Et pour cause, de sources judiciaires concordantes, sa maman, qui la représentait, est décédée au cours d’une instruction de surcroît anormalement longue.

Six ans et presque 4 mois se seront écoulés entre la dénonciation des faits et ce procès d’assises.

Le prévenu comparaît donc libre. Il a en fait été remis en liberté, après une année de détention provisoire, il y a environ 5 ans.

Au demeurant, au cours de l’instruction, les résultats d’un test d’ADN n’auront pas arrangé les affaires de Renaud Labady : un allotype compatible avec son ADN est retrouvé dans la culotte que portait la fillette, le soir des faits.

Pour en revenir à ce désert en matière de partie civile que l’éloignement de Maripasoula n’arrange pas, la juridiction a du en catastrophe, la veille du procès, commencer à rechercher une administratrice ad hoc voire un avocat pour la jeune victime.

Concrètement, le président de la Cour d’assises désignera cette administratrice ad hoc mardi 29 mai, au premier jour du procès laquelle se rapproche d’un avocat au pied levé. Ce sera Me Jérôme Gay

Le président de la Cour d’assises ordonne alors aux gendarmes de Maripasoula de retrouver la victime qui, sur réquisitions, est mise dans l’avion.

C’est l’avocat qui la récupère à l’aéroport Félix Eboué, nous a confié l’intéressé, Me Jérôme Gay.

Mardi après-midi, la jeune mineure victime encore présumée est à la barre.

En entrant dans la salle, elle semble d’abord frappée de stupeur, selon une source judiciaire et fond en larmes en revoyant Renaud Labady.

«Ma vie est finie, j’y pense tous les jours. Je n’ai pas pu continuer à aller à l’école», déclare la fillette devenue adolescente devant la Cour d’assises.

L’école qu’elle n’aimait pas, confiait-elle toutefois à l’expert, selon le rapport de celui-ci, quelques mois après les faits.

La victime change aussi la version initiale sur un point.

Pour elle, le soir des faits, sa tante (pas là pour démentir ou confirmer à l’audience), a surpris les faits de violence sexuelle

Réaction de la tante au moment des faits selon la fillette devenue adolescente : elle tabasse sa nièce, la traîne par terre.

D’où cet état débraillé de la fillette le soir des faits et la terre dans ses cheveux, selon le propre témoignage de la tante, non réentendue au cours de l’instruction et qui ne dit pas, pour sa part, dans son témoignage au dossier, avoir surpris les faits.

Le Samu est néanmoins consulté ce soir là, puis la fillette accompagnée de sa tante sont à la gendarmerie de Saint-Laurent à 21h40 ce même 17 février 2012 un peu moins de 2h après les faits avant de retourner à l’hôpital pour procéder aux examens médicaux de la fillette utiles à l’enquête judiciaire lancée.

Renaud Labady fera aussi l’objet d’examens après les faits.

Son pénis recèle cinq bouglous, des petites billes implantées dans la verge et censées augmenter le plaisir féminin (voir cet article).

Plus tard donc un allotype compatible avec l’ADN de Labady sera retrouvé à l’intérieur de la petite culotte que portait la fillette le soir des faits.

Mais il ne s’agit pas d’une tâche de sperme du mis en cause, selon une source judiciaire

Selon le dossier, un autre ADN, de sexe féminin cette fois, a été retrouvé sur la culotte de la jeune fille.

L’examen vaginal de la fillette, en revanche, ne révèle pas d’ADN du mis en cause.

Je n’ai pas fait d’études ni de psychologie ni de psychiatrie mais cela me paraît logique de conclure qu’un adulte qui a une érection face à une fillette de 10 ans a des tendances pédophiliques

Au cours de l’audience, mardi après midi, Michel Bonnieu, l’avocat général (représentant le parquet éponyme et donc le ministère public) tente de pousser l’accusé dans ses derniers retranchements.

Estimez-vous normal, lui demande Michel Bonnieu, d’avoir eu une érection (le soir des faits), ce que le mis en cause aurait fini par reconnaître dans ce dossier mais en niant toute pénétration et toute menace avec un couteau.

Le mis en cause un brin en difficulté botte en touche.

Mardi soir, la victime, toujours mineure, dort dans un hôtel proche de la Cour d’appel sous la surveillance de l’administratrice ad hoc.

Mercredi matin, avocat de la victime présumée donc de la partie civile, Me Jérôme Gay, part bille en tête : «Je n’ai pas fait d’études ni de psychologie ni de psychiatrie mais cela me paraît logique de conclure qu’un adulte qui a une érection face à une fillette de 10 ans a des tendances pédophiliques.»

Après le verdict mercredi, l’avocat de la victime nous confiera : «Il peut sortir toutes les thèses complotistes qu’il veut. Les faits sont commis le 17 février 2012. Deux heures (4 h, ndlr) après, des examens médicaux confirment un hymen déchiré, des ecchymoses. Le gars est cuit.»

Dans l’intervalle, Michel Bonnieu, dans ses réquisitions, égrène les éléments probants selon lui : les examens médicaux le soir des faits, l’ADN, les versions de l’accusé qui varient imperceptiblement : « je l’ai repoussée» puis «je n’ai rien fait» puis « je ne l’ai pas menacée avec un couteau».

Il requiert 15 ans de réclusion criminelle estimant le viol sur mineure de moins de 15 ans, constitué.

Avocate de la défense, Me Rose-Lyne Robeiri tente d’instiller le doute dans l’esprit des jurés.

Sur deux points principaux : les examens médicaux le soir des faits concluent à une «défloration récente» sans plus de précision sur la date selon l’avocate. Elle émet aussi l’hypothèse qu’une pénétration d’un pénis avec bouglous aurait fait davantage de dégâts chez une enfant de cet âge.

Jusqu’au bout, Renaud Labady et sa défense auront donc nié toute pénétration, l’un des éléments constitutifs du viol.

La Cour d’assises s’est montrée convaincue du contraire.

Suivant les réquisitions de l’avocat général, elle a condamné Renaud Labady à 15 ans de réclusion criminelle.

L’homme qui comparaissait libre a rejoint la prison de Rémire ce mercredi.

La Cour a également prononcé une obligation de suivi socio-judiciaire de l’intéressé d’une durée de 2 ans, à sa sortie de prison, sous peine de 3 ans d’emprisonnement supplémentaires.

Le condamné peut faire appel.

FF

 

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4 commentaires

  • Mickael

    Cette gamine se fait violer, et la tante la tabasse.
    Il y en a qui cumule tous les handicaps pour réussir dans la vie…

  • FF

    C’est une version de dernière minute d’une personne à la barre (pas corroborée par les déclarations précédentes ou d’autres en l’état)

  • Gevila973

    Répugnant personnage qui sera bien à sa place enfermé pour 15 ans (largement mérités).
    Que ses co-détenus lui extirpent et lui fassent avaler ses bouglous !

  • FF

    Il serait intéressant de savoir comment cette instruction anormalement longue (changement de magistrats instructeurs) s’est passée au regard de l’éloignement du lieu de vie de la victime (Maripasoula) voire de celui de l’auteur (Saint-Laurent)…

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