Le président de la Cour d’assises revient alors sur le parcours de vie de Renaud Labady
Il n’a pas été à l’école en Haïti.
«J’ai seulement travaillé à l’abattis là-bas», raconte l’intéressé, à l’aide de son interprète en créole haïtien.
Il a eu 4 frères et huit sœurs mais tous ses frères sont morts en Haïti dit-il : « un est décédé lors d’une catastrophe, deux autres travaillaient dans un restaurant. Ils ont attrapé une maladie, ils en sont morts. J’ai un frère qui vivait ici en Guyane. Il est parti en Haiti, il est décédé là-bas. J’ai aussi une sœur à New York, une autre à Miami. les autres sont en Haïti».
–Vos parents sont décédés, je présume, relance le président du tribunal
–Oui, répond le prévenu.
Renaud Labady raconte être reparti en Haïti pour la dernière fois «en 2001 (…) j’avais fait un mois là-bas»
Il revient sur son parcours de vie en Guyane. Il y est arrivé en 1980 : «J’avais 23 ans. Je n’arrivais pas à trouver du travail sur Cayenne (…) Je suis parti à Mana je coupais les herbes».
Il reste trois ans à Mana, puis s’établit à Saint-Laurent, travaille 6 mois dans une société de bâtiment. Avant d’y vendre «du riz acheté au Suriname en passant par la douane», précise-t-il.
Il devient donc commerçant ambulant.
Et quand je suis sorti de prison, elle était partie au Suriname
–Sur vos 15 enfants avec trois femmes différentes, combien en avez-vous reconnus ?, demande le président
– J’en ai reconnus 10, répond Labady
Et l’intéressé d’expliquer pourquoi il n’a pas reconnu les 5 enfants qu’il dit avoir eus avec sa maîtresse surinamienne : « J. (sa maîtresse, ndlr) n’a pas voulu que je les reconnaisse car elle voulait gagner un peu d’argent».
-Avec l’allocation parent isolé?, glisse le président de la Cour.
–Oui, répond Labady.
Avant de poursuivre : « Et quand je suis sorti de prison, elle était partie au Suriname».
Labady évoque ensuite un coup de sabre lui ayant occasionné une sérieuse blessure au bras gauche, une agression qu’il situe en 2011. Il dit être intervenu suite à une bagarre entre deux lycéennes dont sa fille, à Saint-Laurent. « Je suis allé voir la famille (de l’autre lycéenne selon lui) pour dire d’arrêter la bagarre de rue. Une personne de l’autre famille est venue sur moi avec un sabre et m’a touché au bras».
Le président lui demande s’il a déjà été inquiété par la justice.
–Quand, j’ ai transporté un Brésilien dans ma camionnette qui n’avait pas de papiers, se souvient Labady, évoquant un contrôle routier.
–Visiblement vous avez eu deux problèmes avec la justice antérieurement, relance le président. Votre casier présente deux mentions : une condamnation le 7 sept 2004 du tribunal correctionnel de Cayenne à 6 mois de prison avec sursis et 1000 euros d’amende pour travail clandestin, aide au séjour, contrebande de marchandise prohibée et fortement taxée. Une condamnation confirmée en appel en 2005. Et une autre condamnation du tribunal correctionnel, le 26 mars 2013 à 2000 euros dont 1000 euros avec sursis pour emploi d’étranger non muni d’autorisation de travail, aide au séjour. Des faits remontant à décembre 2010.
– J’avais donné à quelqu’un un petit job, il n’avait pas de papiers. Mais faire venir quelqu’un d’Haïti je n’ai jamais fait ça, commente alors Labady qui visiblement comprend mal l’infraction «d’aide au séjour», la limitant semble-t-il au rôle de passeur.
«Il y a eu l’histoire de la camionnette et celle de la personne à qui j’avais donné un job : pour couper des herbes chez moi», résume-t-il.
De source judiciaire, la première affaire fait suite à un contrôle, la seconde concerne des faits du 13 au 15 décembre 2010.
Mais aucun antécédent de délinquance sexuelle.
«Il comprend un peu le français ? Il est là depuis longtemps en Guyane.», intervient alors une des deux magistrates professionnelles de la Cour, celle assise à la droite du président.
Elle semble s’adresser à l’interprète de Labady.
–Oui mo compran, mo pa ka palé (Oui je comprends mais je ne le parle pas, ndlr), répond l’accusé.
–En tant que commerçant ambulant combien gagniez vous ? , l’interroge alors le président
–Par mois 3000 euros avec l’Etat (sic)», traduit l’interprète en réponse.
Avant de préciser la pensée de Renaud Labady. « Après avoir payé les charges, il lui reste 1500 euros (par mois, ndlr)»
Labady raconte qu’il payait, en outre, le loyer à Cayenne de sa maîtresse prénommée J.
Mais au moment des faits, en février 2012, il ne travaillait plus depuis un an, dit-il, sans préciser si l’arrêt de son activité était alors imputable entièrement au coup de sabre reçu l’année précédente.
4 commentaires
Cette gamine se fait violer, et la tante la tabasse.
Il y en a qui cumule tous les handicaps pour réussir dans la vie…
C’est une version de dernière minute d’une personne à la barre (pas corroborée par les déclarations précédentes ou d’autres en l’état)
Répugnant personnage qui sera bien à sa place enfermé pour 15 ans (largement mérités).
Que ses co-détenus lui extirpent et lui fassent avaler ses bouglous !
Il serait intéressant de savoir comment cette instruction anormalement longue (changement de magistrats instructeurs) s’est passée au regard de l’éloignement du lieu de vie de la victime (Maripasoula) voire de celui de l’auteur (Saint-Laurent)…