Le suspect nie alors les faits. Il avance que c’est la fillette qui serait venue sur lui. Il affirme qu’elle lui aurait dit qu’elle savait faire l’amour.
Et puis, elle aurait ajouté, affirme-t-il en outre, que, sinon, il n’avait qu’à lui «donner de l’argent».
Il dit l’avoir repoussée sèchement, l’avoir «jetée», l’avoir fait sortir de chez lui.
C’est ce que Renaud Labady raconte encore en tout cas à l’expert psychiatre venu de France pour l’examiner en juin 2012 alors que le mis en examen est incarcéré depuis 4 mois.
Mardi matin à l’audience, en visioconférence depuis l’Hexagone, l’expert psychiatre revient sur cet examen.
L’expert évoque «l’enfance heureuse» de Renaud Labady en Haïti avec un père travaillant comme ouvrier agricole.
Le prévenu, selon l’expert, n’a pas évoqué de blessures ou de traumatismes liés à l’enfance au sein de sa famille nombreuse.
L’expert le qualifie «d’analphabète, ne sachant ni lire ni écrire selon lui mais sachant faire les numéros».
Au moment de son expertise, Renaud Labady déclare au psychiatre, selon celui-ci, avoir eu en Guyane «13 enfants» de trois femmes différentes (il dira en avoir eu 15 avec ces trois mêmes femmes, 5 avec chacune d’entre elles, au premier jour d’audience, mardi 29 mai).
Renaud Labady déclare à l’expert être resté 19 ans avec sa première femme, comme lui d’origine haïtienne établie en Guyane et rencontrée à Saint-Laurent du Maroni au milieu des années 80.
A l’audience mardi, le prévenu dit l’avoir quittée lorsqu’il s’est rendu compte, selon lui, qu’il n’était «pas le père du cinquième enfant»
Puis Renaud Labady racontera à l’expert avoir ensuite mené de front pendant 12 ans une relation à la fois avec sa compagne officielle et sa maîtresse, cette dernière originaire du Suriname.
Equitable, Renaud Labady narre à l’audience avoir fait à la fois 5 enfants à celle qui fut sa compagne officielle durant 12 ans (entre 2000 et 2012 environ en déduit-on) et à sa maîtresse, pendant la même période.
Pour l’expert rien à redire sur cette double relation durable «cela peut faire partie d’un schéma culturel personnel tout à fait normal» poursuit-il en visioconférence.
A l’audience, le président de la Cour d’assises se renseigne sur l’âge des compagnes de Labady au moment où il les a rencontrées.
«La première (sa compagne durant 19 ans) était née en 1957 comme moi» répond le prévenu.
Pour les deux autres, Labady avait entre 10 et 15 ans de plus qu’elles lorsqu’il les a rencontrées au début des années 2000, peut-on déduire.
Sa compagne de 12 ans avait la trentaine au début de leurs relations (puisqu’il estime son âge à 46/47 ans aujourd’hui), sa maîtresse durant 12 ans avait «35 ans», quand il l’a rencontrée, dit-il.
C’est quelqu’un qui est dans la parfaite normalité psychique (Déclaration à l’audience de l’expert qui a examiné Renaud Labady en 2012)
L’expert psychiatre qui a examiné Renaud Labady,alors qu’il était donc en détention provisoire, depuis 4 mois, note que le mis en examen à l’époque «se défend avec calme, nie toute agression sexuelle» envers la fillette qui l’accuse de viol, le 17 février 2012.
L’expert conclut l’année des faits à « l’absence de pathologie mentale» chez Renaud Labady.
Il ne voit «aucune altération mentale» chez cet individu, « pas de troubles psychologiques et psychiatriques» et «pas de dangerosité» sur ce plan.
Avec cette nuance, poursuit l’expert : «si les fait de viol étaient avérés», il faudrait conclure à un «comportement pervers» de Renaud Labady en raison de «sa position par rapport aux faits.»
A l’époque estimant parallèlement «l’introspection difficile» chez le mis en examen, l’expert ne demande pas de soins ni psychologiques, ni psychiatriques.
Il note toutefois comme «hypothèse», synthétise-t-il à l’audience, un «comportement pervers et une attirance pédophile (…) si les faits dont il est accusé étaient avérés».
–Y’a-t-il un risque de réitération, au cas où les faits seraient avérés, s’il n’y avait pas d’évolution dans son discours ?, interroge alors le président de la Cour d’assises.
«Si sa responsabilité est confirmée» concernant les faits reprochés « on n’est pas à l’abri d’une récidive», concède alors le psy à l’écran.
L’expert émet alors deux hypothèses.
Soit « il s’agit d’une personne qui se défend avec calme car elle est convaincue de son innocence», sous entendant implicitement la possibilité de l’innocence de l’intéressé.
Sinon, redit l’expert, il y a matière à conclure à «un comportement pervers» chez Labady en cas de faits avérés.
Des faits qu’il aura réfutés sans ciller face au psy.
«Et si au cours de l’instruction, l’accusé s’était mis à changer de version? », intervient alors l’avocat général Michel Bonnieu, représentant le ministère public
«Il s’agirait d’un fait très intéressant. Il y aurait intérêt à le revoir», répond l’expert.
-Il a effectivement changé de discours au cours de l’instruction», affirme alors l’avocat général
–Cela nécessiterait un nouvel examen, commente alors l’expert
L’un des deux avocats de la défense Me Robeiri (père) demande alors à l’expert «quel est votre sentiment sur l’ensemble de votre entretien (avec Renaud Labady)»
«C’est quelqu’un qui est dans la parfaite normalité psychique, qui arrive à rentrer en contact avec autrui», répond alors notamment l’expert.
4 commentaires
Cette gamine se fait violer, et la tante la tabasse.
Il y en a qui cumule tous les handicaps pour réussir dans la vie…
C’est une version de dernière minute d’une personne à la barre (pas corroborée par les déclarations précédentes ou d’autres en l’état)
Répugnant personnage qui sera bien à sa place enfermé pour 15 ans (largement mérités).
Que ses co-détenus lui extirpent et lui fassent avaler ses bouglous !
Il serait intéressant de savoir comment cette instruction anormalement longue (changement de magistrats instructeurs) s’est passée au regard de l’éloignement du lieu de vie de la victime (Maripasoula) voire de celui de l’auteur (Saint-Laurent)…