Dans un contexte d’incertitude quant à l’abandon définitif du projet minier de la Montagne d’or malgré les annonces du gouvernement à ce propos, le collectif Or de question publie une tribune dans Le Parisien-Aujourd’hui en France et sur Guyaweb. Le collectif, qui se bat contre ce projet depuis désormais près de trois ans, demande à ce que la concession minière de la Montagne d’or ne soit pas renouvelée. Il y a deux semaines, la Compagnie de la Montagne d’or publiait une tribune sur le site des Échos dans laquelle elle défendait son projet.
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« Face au flou qui perdure sur l’avenir du projet Montagne d’or le collectif Or de Question et les organisations cosignataires Maiouri Nature Guyane, Nature Rights, ANV Cop21, Alternatiba, Planète Amazone, les Amis de la Terre France, Aitec, la fondation France Libertés, Attac France, ISF Systext et Notre Affaire à Tous, la Ligue des droits de l’Homme et Canopée Forêts vivantes demandent au gouvernement de refuser immédiatement la prolongation de la concession Montagne d’or, seule garantie d’un abandon ferme et définitif de ce projet inacceptable.
En effet, malgré les récentes déclarations du ministre de la transition écologique François de Rugy et de sa secrétaire d’État Emmanuelle Wargon qui affirment que le projet de la Montagne d’or « ne se fera pas« , son abandon n’a toujours pas été acté officiellement. En rouvrant la réforme du code minier, le gouvernement laisse à la compagnie la possibilité de revenir avec un projet modifié, ce que nous refusons d’emblée : la mine industrielle responsable et durable, ça n’existe pas !
Malgré son engagement vis à vis des Guyanais.es, le ministre de la transition écologique et solidaire a annulé sa visite prévue mi-juin, mais nous ne laisserons pas le gouvernement jouer le jeu de la chaise vide. Il s’agit désormais de trancher la question une bonne fois pour toute.
Depuis le 31 décembre dernier, la concession historique de la compagnie minière Montagne d’or est arrivée à expiration. La société a fait une demande de renouvellement qui est donc actuellement sur le bureau du ministère de la transition écologique et solidaire et de Bercy.
En rejetant la demande de prolongation, le gouvernement peut enterrer définitivement le projet et sortir la tête haute de ce dossier. En revanche, si la prolongation de la concession était accordée à la compagnie Montagne d’or, celle-ci bénéficierait de 25 années supplémentaires pour relancer le chantier. Une telle décision serait incohérente et inacceptable au regard des récentes déclarations du gouvernement en faveur du climat et de la protection de la biodiversité.
Le collectif Or de question tient à rappeler qu’il s’est mobilisé durant la consultation concernant la prolongation de la concession qui a eu lieu du 30 novembre au 14 décembre 2018. Grâce à un formulaire de participation en ligne, nous avons collecté 2.798 avis négatifs auxquels s’ajoutent les 6.540 participations obtenues par le biais de notre partenaire Sauvons la Forêt. Soient 9.338 avis déposés à l’encontre de la prolongation de cette concession minière. Ces avis doivent être respectés.
Nous estimons que le gouvernement doit abandonner les déclarations de façade pour prendre enfin une décision ferme et définitive en enterrant une bonne fois pour toute le projet de la compagnie Montagne d’or. Le refus de la prolongation de la concession signant l’abandon du projet Montagne d’Or est la seule option permettant au gouvernement de répondre réellement à ses engagements environnementaux ainsi qu’aux attentes des citoyennes et citoyens.
Les organisations signataires :
Or de question, Maiouri Nature Guyane, Nature Rights, ANV Cop21, Alternatiba, Planète Amazone,
Les Amis de la Terre France, Aitec, France Libertés, Attac France, ISF Systext, Notre Affaire à Tous,
la Ligue des droits de l’Homme, Canopée Forêts vivantes ».
Pour aller plus loin sur Guyaweb, nos récents articles sur :
- les dernières annonces du collectif Or de question et de la Compagnie de la Montagne d’or : « Or de question de lâcher l’affaire Montagne d’or » > Guyaweb du 14/06/2019
- la réforme du Code minier : « Cette réforme mythique que l’on appelle Code minier… » > Guyaweb du 13/06/2019
- le renouvellement des concessions minières : « En attendant les concessions minières… » > Guyaweb du 17/05/2019
10 commentaires
Sure qu’il y aurait un loup, avec ce gouvernement …….
A-t-on déjà vu une montagne s’en aller toute seule?
A-t-on déjà vue une montagne s’en aller toute seule?
Pour mieux comprendre l’ état d’esprit des fonctionnaires du Ministère de l’Ecologie et/ou des Finances qui vont décider de cette prolongation, voici un extrait de l’article de Mediapart qui évoque la séance du recours lancé par les habitants de Salau (Ariège) contre un permis d’exploration aurifère sur leur commune. C’était le 11 juin dernier à Toulouse.
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[Extrait] La salle d’audience se remplit de la vingtaine de personnes opposées à la réouverture de la mine. Ni Michel Bonnemaison, à l’origine de la demande de permis pour la société Variscan Mines, représentée par l’avocate Sarah Beau, ni la préfète, Chantal Mauchet, n’ont fait le déplacement.
Seuls pour défendre le permis, Rémi Galin, chef du bureau des ressources minérales au ministère de l’écologie, et Jean-Luc Findelair, de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL), sont présents.
Durant l’audience, les opposants sont, très vite, confortés par le rapporteur public qui se prononce pour l’annulation du permis pour des motifs financiers.
(…) La conclusion du magistrat est accablante pour l’État : « Variscan n’a pas justifié de ses capacités financières et le secrétaire d’État a donc entaché son arrêté d’irrégularités. »
Lors de sa plaidoirie, Rémi Galin, chargé du bureau des mines pour le ministère de l’écologie, peine à convaincre. Dans un jargon technocratique et peu compréhensible, il assure aux magistrats que les décisions sont prises par des experts. Concernant le montage financier et les paradis fiscaux, il précise que le ministre les jugeait « pas terribles » et déclare néanmoins en guise de conclusion : « Je me demande encore aujourd’hui comment j’aurais pu refuser ce projet. »
Pour en savoir plus : https://www.mediapart.fr/journal/france/130619/en-ariege-la-mine-de-salau-en-terrain-mine
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M. Rémi Galin est celui là même qui a instruit nombres des 360 000 ha de PERM en forêt guyanaise pour le profit principalement de multinationales minières. En lisant les dossiers déposés par les russes Nordgold, les étasuniens Newmont, Takari Mining,… les canadiens Iamgold, Columbus, Reunion Gold, etc… il a dû probablement se demander comment il pourrait refuser ces projets pourtant mortifères et colonialistes ?
Pour clore ce post, sachez que le jugement de ce procès a donné raison, ce 28 juin 2019, aux habitants de Salau (Stop Mine Salau) et annulé le permis minier de la multinationale Variscan pour la raison suivante :
« Après avoir relevé que la société Variscan Mines s’est engagée dans le dossier de demande de PERM à consacrer un montant de 25 millions d’euros pour les travaux d’exploration, le tribunal constate que la société Variscan Mines, dont l’actif s’élevait à la clôture de l’exercice 2014 à 2,05 millions d’euros, ne disposait pas, à la date de l’arrêté attaqué, des capacités financières propres pour mener à bien ces travaux.
En outre, si la société s’est prévalue, à l’appui de sa demande, d’une lettre d’intention de sa société-mère, la société Platsearch NL, et d’un accord de joint-venture conclu avec un fonds d’investissement, la société Juniper Capital, le tribunal a estimé que ni cette lettre ni cet accord ne constituaient des engagements fermes et certains de financer ces travaux ».
http://toulouse.tribunal-administratif.fr/content/download/163741/1654298/version/1/file/1605772%20Jugement.pdf
Ce n’est pas hasard si le Collectif « Or de Question » est jumelé avec l’association « Stop Mine Salau »
https://sites.google.com/site/maiourinature/jumelage-guyane-ariege
« La mine industrielle responsable et durable, ça n’existe pas ! »
est une citation on ne peut plus proche de la réalité.
D’où l’idée de privilégier ces petites mines artisanales, avec produits de lavage et matières fécales déversées directement dans les criques, chasse au fusil à répétition et pêche électrique, le tout en harmonie avec la nature bien sûr. Sans parler des monceaux d’ordures directement laissés sur place qui assurent certainement une dimension bien plus durable à l’exploitation aurifère en Guyane.
Envoyer des signatures en ligne sur des pétitions dématérialisées est un peu pathétique lorsqu’on voit l’ampleur du problème et l’absence complète de solutions proposées. L’éviction des mines légales n’est en rien une solution. C’est juste un moyen commode de faire l’autruche.
Une solution a tout de même été avancée dans un autre post : l’utilisation de caméras thermiques. Les garimperos vont sans aucun doute crier grâce lorsqu’ils apprendront l’utilisation de cette arme redoutable, sachant qu’ils risquent … quoi au fait ??
Destruction de leur matériel ? Les revendeurs ayant pignon sur rue se frottent déjà les mains.
Surtout ne changeons rien et battons nous contre les méchantes industries qui ont de vilains actionnaires. Et qui pourraient former nos jeunes à des dizaines de métiers différents. Mais ça ne semble pas interpeller grand monde.
Ce qui est patétik, c’est de croire à la Jason que la vertu d’une mine est proportionnelle à sa taille…
En fait, vous, nous prenez pour des c.ons finis, tout simplement.
On attend tjs la démonstration par Jason en quoi cette mine – même en admettant plus vertueuse que les petites dont il dénonce les résidus d’ordures – ferait reculer l’orpaillage klando…
et d’autant plus que compère RAF affirme que c’est justement les petits mines artisanales qui contribuent à la lutte conte l’orp klando (sic !!!) , par les routes qu’elles tracent aux seuls et incommensurables bénéfices des forces de l’ordre qui en profitent pleinement à leur arrivée (re-sic) …
Ya de koi perdre son latin dans un tel océan d’inepties, contradictoires de surcroît.
La nécessité de « se débarrasser de l’orpaillage clandestin » n’est pas un mantra, compère Jason. Le besoin d’y rappeler (depuis un quart de siècle !) n’est qu’une preuve de l’inadéquation de qqchose de très profonde en Guyane. Si, besoin de chgt il y a, mais ce n’est certainement pas pour une mine supplémentaire et agrandie…
Voici maintenant que Jason, tout comme RAF et Orpailleur précédemment, avance cette grotesque théorie qui consiste à penser qu’en laissant défoncer allègrement tout le territoire guyanais par des orpailleurs légaux, on allait se débarrasser des Garimpeiros ! Quelle bonne blague !
Voici quelques exemples des thèses véhiculées par les VRP de la mine colonialiste russe que plus personne ne croira :
1 – Nordgold vont faire disparaitre les garimpeiros et le mercure avec les petits bras musclés de leurs actionnaires russes et canadiens !
2 – Les 3 milliards de retombées économiques pour la Guyane, … qui n’étaient en fait que le chiffre d’affaires de CMO soit 85 tonnes X 35€ le gramme = 3 Mrd !
3 – Les 47 000 tonnes de cyanures importées sur notre territoire : n’en ayez pas peur puisque vous en avez déjà des microgrammes dans le manioc et le sel de table !
4 – l’industrie minière n’utilise que 6% du cyanure produit ? : Faux, ce % concerne le cyanure d’hydrogène (utilisé pour nylon, plastique, médicament…) or c’est le cyanure de sodium qui aurait été importé en Guyane et qui est consommé à 75% par les miniers industriels. https://www.youtube.com/watch?v=xUULzBwKYHM
5 – le coefficient aberrant de 4,5 qui transfert des emplois directs en indirects, un chiffre burlesque jamais dénoncé par nos vaillants fonctionnaires du Ministère du Travail et de l’Economie !
6 – une règlementation française en Environnement qui serait la plus stricte du monde : A pleurer quand on voit les scandales sanitaires qui s’accumulent : essais nucléaires, glyphosates, chlordécone, arsenic, amiante, mercure…
7 – En gagnant au tribunal, les écolos ont obligé la société Atenor à suspendre ses activités artisanales sur le site de Montagne d’or ? Faux, l’entreprise avait cessé son exploitation 8 mois plus tôt car le gisement n’était pas rentable.
8 – Une dernière et sans doute la plus drôle : Nordgold aurait 100 ans d’expérience dans les mines : propos annoncés par Michel Jebrak lors du débat public du 6 avril 2018 : En fait, ce géologue québécois collaborateur de Columbus, arrive à évoquer ce chiffre en multipliant (sans rire) les 11 années d’existence de la multinationale par le nombre de mines dans le monde, soit 11 X 9 = 100 ans. Imaginez un prof de math qui se prévaudrait de 50 ans d’expérience pour peu qu’il ait enseigné 2 ans devant 25 élèves Lire le Verbatim ici : http://cpdp.debatpublic.fr/cpdp-montagnedor/images/Rencontres-publiques/Atelier-environnement-060418/Montagnedor-verbatim-060418.pdf
9 – etc, etc, Bref, ne jamais croire un orpailleur !
10 – Et encore moins un écolos…..
Personnellement je n’ai aucun intérêt dans ce projet.
Par contre, si demain ce secteur est abandonné par les légaux et que les clandestins y prospèrent ( ce qui est déjà en partie le cas mais contenue grâce aux opérations de l’armée) , alors la, vous les écolos et autres aurez votre part de responsabilité et soyez prêt à l’entendre et surtout à ne pas le nier.
Il ne faudra pas venir avec l’argument que c’est l’État qui doit s’en charger car dans la batterie de moyens pour lutter, il y a la mise en place de légaux. VOUS aurez votre part de responsabilité sur ce point particulier. On ne vous entends pas beaucoup sur les centaines d’hectares déforester pour l’agriculture sur le secteur de Cacao …. subventionnés avec nos impôts. J’espère que vous aimez les bananes !
Vous confondez saison et salaison sur la question légaux-klandos. La seule incertitude est si vous faites exprès ou c’est naturel chez vous.
cela devient pitoyable de lire encore et encore que la présence d’orpailleurs légaux empecherait la présence d’orpailleurs illégaux – soit quelqu’un en fait la démonstration factuelle (qui, quand, quoi, comment, ..) soit les scribouillards du genre Jason, Raf973 arretent de nous bassiner avec ce genre d’affirmation gratuite !