C’est une véritable télénovela, un film de série B a dit l’avocate de la victime, avec un groupe de trois filles plus un mineur tous de nationalité brésilienne qui à bord d’un fourgon, armés d’un pistolet et d’un point américain mettent en oeuvre le rapt d’une autre brésilienne.
La victime Katrina Maciel Albuerque était l’amante du compagnon de Joele Dias Gemaque, l’organisatrice de l’enlèvement.
Ambiance.
Nous sommes le 15 juin 2022, Katrina Maciel Albuerque est à son magasin à Cayenne en compagnie de sa fille, elle est appelée sur le parking qui fait face à son enseigne, là se trouve un fourgon.
Le fourgon a une conductrice Joiane Dias de Souza et, descendus du véhicule, Joele Gemaque Dias, 30 ans et 10 mois née à Macapa (le 18 juillet 1991), Jessica Marques Macedo 27 ans et demi (née à Macapa le 14 novembre 1994) ainsi que le petit frère mineur de cette dernière.
Katrina Maciel est rapidement embarquée de force dans le véhicule, les kidnappeurs ont un pistolet chargé, il y a une bousculade, Katrina Maciel se débat et donne une ruade aux côtes de Jessica Marques qui lui mord le dos en représailles : « la marque est violente » note la présidente du tribunal.
La raison de cette « expédition punitive » c’est que Katrina Maciel aurait une relation avec le compagnon de Joele Gemaque.
Le fourgon est équipé, les kidnappeuses ont prévu des cordes, un poing américain, un pistolet armé.
Selon le témoignage du mineur, Joele Gemaque Dias « avait un regard fou et se mettait à rire en donnant des coups « à Katrina Maciel.
Le fourgon roule depuis Cayenne vers Roura puis vers la Comté : « je pissais le sang, ils ont trouvé un endroit plus tranquille « , nous a confié , Katrina Maciel.
« Personne n’était masqué » , nous confirme la victime.
Il était sommé à la victime d’être discrète et de ne pas prévenir la police.
Pourquoi avez-vous participé à cette séquestration ? demande la présidente du tribunal, Garance Journet, à Jessica Marques Macedo.
–Sur le coup, répond Jessica Marques avec sa coupe de cheveux masculine, je ne savais pas (que c’était grave, ndlr). Je n’ai pas pensé.
– Qu’avez-vous dit à Joele Gémaque pour qu’elle se calme ?
–Rien
L’assesseur Pierre Gareau intervient :
« L’origine de la série de violences a deux raisons : 1) des raisons de jalousie 2) les menaces reçues
Madame a-t-elle un lien avec des factions (1) ? »
–Je ne connais pas sa vie, répond Joele Gémaque.
–Les factions c’est dangereux. Qu’est ce qui vous a fait outrepasser cette crainte ?
–La colère, répond-elle
–Madame se serait engagée à ne plus entretenir de relation
–Arrêter là, ta bon
Au bout de 2 heures, on met fin à la séquestration.
« Le 16 juillet (il y a une photo prise depuis le rétroviseur de la voiture de Katrina Maciel) vous l’avez suivi, vous êtes à bord d’une Renault twingo orange », interroge la présidente.
Joel Gemaque dira qu’elle allait chez une connaissance et que les routes se sont suivies par hasard.
Il semble que Joel Gemaque soit partie un bon moment au Brésil par la suite d’après Bénedicte Marais, du parquet, interrogée sur ce point : « nous en avons la confirmation avec des relevés téléphoniques à la frontière ».
Ce n’est qu’à l’issue de la première semaine de décembre qu’elle est interpellée, le 8 décembre.
Le 8 décembre, la victime est menacée : « on t’avait dit de rester discrète, de ne pas aller à la police, tu ne reverras pas ta fille, viens devant le magasin papapa ».
Lors de son audition par un officier de police judiciaire, le 8 décembre, Joel Gémaque déclare : « je vais la défoncer quand je vais la revoir cette pute ».
Pourquoi de tels faits : son compagnon va être volé, tué ? Qu’est-ce qui justifiait ce déchainement de violence ? s’interroge un membre du tribunal.
Une simple jalousie en fait.
Joel Gémaque déplore une seule condamnation le 3 mai 2019 (ou 2018) pour une conduite sous l’empire d’un état alcoolique, 500 euros d’amende.
Concernant sa situation administrative : » j’ai déposé un dossier à la préfecture, j’attends, la demande est en cours, je suis arrivée en 2010. J’ai deux enfants français. »
Sur le plan professionnel, Joele Gémaque est » aide dans un restaurant et manucure. »
Katria Maciel s’avance à la barre :
« Pouvez-vous expliquer ce que vous avez ressenti », essaye la présidente
« En fait, j’essaye de reprendre ma vie. Physiquement ça va, pas mentalement. J’ai un peu peur pour ma fille »
-Avez-vous eu peur de mourir au cours de la séquestration ?
-Oui beaucoup.
(…) J’ai fermé le magasin le lundi car ce jour là, j’y suis seule.
–A-t-on pointé l’arme à feu vers vous ?
– Oui, Joele m’a pointé l’arme.
–Madame Gémaque et madame Marques ont présenté leurs excuses
–Je ne leur en veux pas mais cela aurait pu mal tourner. J’ai deux enfants… Je sais pas si ça vaut le coup de continuer ou pas. J’ai peur des représailles.
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2 commentaires
Tout cela pour un mec? Cest dingue
on n’a pas a donner des papiers aux bandits