Face à «l’inertie des pouvoirs publics et de leurs directions» sur la situation de son fils Yéhudi, athlète de niveau national sur liste ministérielle, double champion de France en titre en cross court et sur 800 m au sein de la Fédération du sport adapté, souffrant de troubles du spectre autistique (TSA) diagnostiqués depuis fin 2015, toujours hospitalisé au pôle psychiatrique de l’hôpital de Cayenne, notre collaborateur Frédéric Farine mène une action en justice.
Ce mardi matin, il a remis une plainte pour non assistance à personnes en danger (son fils et lui) au procureur de la République, Eric Vaillant car selon lui « le nécessaire ne semble nullement avoir été fait par les pouvoirs publics et les autorités sanitaires pour assurer une prise en charge de mon fils visant à assurer son intégrité physique, l’autisme étant une priorité de santé publique » a t-il précisé.
« Mon fils est aujourd’hui clairement en danger et une lettre d’un médecin psychiatre du CMP (Centre Médico-Psychologique) de Cayenne, datée du 19 avril indique que la prise en charge médico-sociale de cette personne est en l’état absolument insuffisante et que la santé de mon fils se dégrade et va continuer à se dégrader si cette situation perdure. Il expliquait qu’il est donc urgent de proposer la mise en œuvre d’une prise en charge sérieuse et modulable au sein d’une structure pluridisciplinaire qui pourrait s’organiser sur plusieurs demi-journées voire sur plusieurs journées dans la semaine, ou plus en internat du lundi au vendredi » a déclaré Frédéric Farine ce matin au Tribunal lors d’un point presse.
Depuis plus de 18 mois, période à laquelle a été diagnostiqué tardivement le trouble de spectre de l’autisme dont souffre Yehudi Farine, son père Frédéric Farine ne cesse d’alerter les pouvoirs publics.
Las de cette situation, il a décidé d’entamer une action en justice contre plusieurs entités à savoir le Centre de Ressource de l’Autisme (CRA) pour « le manque de considération du cas de mon fils en matière de diagnostique, d’accompagnement ».
Une plainte qui vise aussi « la direction de l’Agence Régionale de Santé (ARS) en tant que représentant du ministère de la Santé qui ne joue absolument pas son rôle de régulateur de la santé publique dans ce cas grave », également la « MDPH (Maison des personnes handicapées), sa direction, passée, actuelle, qui était censée statuer sur la situation de mon fils depuis le 24 mai et je suis toujours dans l’attente de la notification et de propositions concrètes» a ajouté Frédéric Farine.
Le Rectorat est aussi dans l’oeil du cyclone. «Cette plainte vise le Rectorat et notamment l’inspecteur chargé de personnes ayant des singularités autistiques, du handicap dont je n’ai plus de nouvelles depuis décembre 2015 et qui m’avait proposé de prospecter en France.»
Une procédure judiciaire est donc en cours mais Frédéric Farine attend que « les gens qui ont des responsabilités s’expliquent, cessent de botter en touche. Avec un encadrement minimal, un enfant autiste progresse et quand il est laissé à l’abandon il s’effondre » a alerté Frédéric Farine qui va « peut-être demander l’audition du ministère de la Santé car c’est un problème de santé publique et je ne suis pas le seul père de famille dans ce cas en Guyane.»
13 commentaires
avec toute ma solidarité de père
Beaucoup de courage à vous et à votre famille pour pouvoir persister dans le combat que vous menez.
C’est évident que les prises en charges du système de santé français notamment envers le handicap sont au ras des pâquerettes, alors évidemment en Guyane.
Soyez assurés de notre soutien et que vos démarches finissent par porter leurs fruits.
Nonobstant le bien fondé de votre plainte je constate que nous ne disposons pas tous des mêmes moyens pour se faire entendre par la justice…
Vous convoquez carrément un « point presse » au tribunal quand vous déposez plainte vous ! Je vois bien venir l’argument du « ma cause dépasse mon cas personnel », mais je remarque que l’on vous voit là en compagnie du procureur de la République, quand, pour ma part lorsque j’ai voulu déposer plainte auprès de lui au tribunal, on a pris mon courrier à l’accueil avec un coup de tampon indiquant la date du jour.
N’y a-t-il pas une confusion des genres qui confine au passe-droit là ?
Vu tous les coups qu’il a pris dans sa carrière (aux sens propre et figuré) et les services rendus à l’information en Guyane, on peut, je pense, comprendre la réaction de père de Frédéric Farine, sachant qu’il n’y a guère d’autre moyen d’être entendu en Guyane. Certes, ce n’est pas normal, mais ce n’est certainement pas de son fait et il paraît assez malvenu de le lui reprocher, d’autant que FF n’est pas un habitué de cette façon de faire, contrairement à d’autres, sur des médias plus puissants, qui usent et abusent du procédé pour des causes bien plus discutables, parfois.
Il s’agit de l’action d’un citoyen atterré qui pointe non seulement la démission des consciences mais le fait que plusieurs entités et institutions ne font pas leur travail.
Avec des conséquences graves et potentiellement plus dramatiques encore si les choses ne sont pas faites ou pas faites convenablement.
Avec possible gâchis d’un potentiel et danger imminent.
Des questions graves se posent tant sur le plan de la pertinence du suivi médicamenteux (plutôt récent) qu’au sujet de l’action des entités et institutions qui semblent s’exonérer de leurs devoirs.
Il s’agit du cas d’une personne extrêment méritante qui a suivi un parcours scolaire normal jusqu’en fin de 1ère générale sans aucun aménagement d’horaires, sans la moindre facilité offerte par exemple par l’administration scolaire.
Sans compter le parcours sportif. Et qui aurait du être citée en exemple et soutenue.
Il s’agit donc d’une personne extrêmement sociable et adaptable et du jour au lendemain le diagnostic (tardif) l’exclut
Un médecin spécialiste a décrit par le menu l’urgence de la prise en charge dans une structure pluridisciplinaire, le 19 avril (avec psychomotricienne, ergothérapeute, orthophoniste etc) et la nécessité d’une resocialisation (activités scolaires et extra-scolaires) faute de quoi la santé « va se dégrader » ou ‘continuer à se dégrader »
Il est impossible d’ouvrir les portes d’une structure pluridisciplinaire même 3 demi-journées ou 2 jours par semaine sans occuper un lit ?
Un simple suivi orthophoniste en libéral (donc de l’initiative familiale) sur ces 6 derniers mois accouche d’un rapport extrêmement positif (motivation, progrès de nouveau importants, lecture fluide, écriture sans faute d’orthographe après 10 mois de mutisme consécutifs au diagnostic)
Et il se retrouve au pôle psychiatrie faute de la moindre proposition ?
J’ai suggéré à la psychiatre qui découvre mon fils au pôle de l’hôpital de Cayenne de lire ce rapport de l’orthophoniste. Cette psychiatre m’a rétorqué : « je préfère lire les rapports de psychiatre(s) si vous en avez (!) »
Alors qu’un consensus scientifique international met l’autisme sur un plan neurologique et non psychiatrique.
Plus généralement, la France a été condamnée à 5 reprises par le Conseil de l’Europe entre 2004 et 2014
http://www.autisme-france.fr/offres/doc_inline_src/577/CP_AF_5eme_condamnation_France_par_Conseil-Europe_02.2014.pdf
La France a été condamnée à payer en juillet 2015 par la justice administrative, ça fait une belle jambe aux familles
http://www.liberation.fr/societe/2015/07/23/autisme-la-condamnation-de-l-etat-va-t-elle-changer-les-choses_1352796
Des personnes ont du être rappatriées de Belgique pour traitement inadapté (surmédicalisé)
http://archive.francesoir.fr/actualite/societe/sante-julien-22-ans-autiste-assomme-par-medicaments-33079.html
Le 3ème « plan » autisme était censé porter ses fruits en 2017
Alors que penser des responsabilités et des démissions individuelles ?
Cela fait 18 mois que j’en suis aux courriers pour simplement faire respecter un droit
Et il faudrait sagement en rester au tampon ?
Ou aller taper du poing contre une porte ?
Je comprends, approuve et soutiens totalement votre démarche. Il y a bien des ministres qui, à titre de citoyens, passent des coups de fil à la presse, pour des motifs ô combien plus urgents et préoccupants et d’un intérêt sociétal indiscutable…
Courage à votre famille !
Le plus triste c’est que ce problème se pose quasiment partout en France où le sujet n’est pas réellement abordé dans son ensemble. Bon nombre de parents (qui en ont les moyens) se dirigent vers d’autres pays dans lesquels existent des établissements de pointe avec des méthodes innovantes. On part donc de loin et encore plus en Guyane.
Monsieur Farine,
Je suis de tout coeur avec vous. A titre personnel et à un degré moindre j’ai vécu
ce parcours où chaque intervenant vous mène consciencieusement en bateau
pour éviter de mettre en place un dossier dont il sait qu’il ne fera aucun suivi.
Utilisez votre influence médiatique pour faire du bruit autour du cas de votre fils
d’abord parce qu’il y a urgence pour le sauver physiquement et mentalement et ensuite parce que vous représentez la masse des parents et enfants floués et ignorés de ce pays
touchée par le handicap!
Vous pouvez me contacter pour tout soutien personnel.
Il s’agit de l’action d’un citoyen atterré qui pointe non seulement la démission des consciences mais le fait que plusieurs entités et institutions ne font pas leur travail.
Avec des conséquences graves et potentiellement plus dramatiques encore si les choses ne sont pas faites ou pas faites convenablement. Avec possible gâchis d’un potentiel et danger imminent. Des questions graves se posent tant sur le plan de la pertinence du suivi médicamenteux (plutôt récent) qu’au sujet de l’action des entités et institutions qui semblent s’exonérer de leurs devoirs.
Il s’agit du cas d’une personne extrêment méritante qui a suivi un parcours scolaire normal jusqu’en fin de 1ère générale sans aucun aménagement d’horaires, sans la moindre facilité offerte par exemple par l’administration scolaire. Sans compter le parcours sportif. Et qui aurait du être citée en exemple et soutenue.
Il s’agit donc d’une personne extrêmement sociable et adaptable et du jour au lendemain le diagnostic (tardif) l’exclut
Un médecin spécialiste a décrit par le menu l’urgence de la prise en charge dans une structure pluridisciplinaire, le 19 avril (avec psychomotricienne, ergothérapeute, orthophoniste etc) et la nécessité d’une resocialisation (activités scolaires et extra-scolaires) faute de quoi la santé « va se dégrader » ou ‘continuer à se dégrader »
Il est impossible d’ouvrir les portes d’une structure pluridisciplinaire même 3 demi-journées ou 2 jours par semaine sans occuper un lit ?
Un simple suivi orthophoniste en libéral (donc de l’initiative familiale) sur ces 6 derniers mois accouche d’un rapport extrêmement positif (motivation, progrès de nouveau importants, lecture fluide, écriture sans faute d’orthographe après 10 mois de mutisme consécutifs au diagnostic)
Plus généralement, la France a été condamnée à 5 reprises par le Conseil de l’Europe entre 2004 et 2014
http://www.autisme-france.fr/offres/doc_inline_src/577/CP_AF_5eme_condamnation_France_par_Conseil-Europe_02.2014.pdf
La France a été condamnée à payer en juillet 2015 par la justice administrative, ça fait une belle jambe aux familles
http://www.liberation.fr/societe/2015/07/23/autisme-la-condamnation-de-l-etat-va-t-elle-changer-les-choses_1352796
Des personnes ont du être rappatriées de Belgique pour traitement inadapté (surmédicalisé)
http://archive.francesoir.fr/actualite/societe/sante-julien-22-ans-autiste-assomme-par-medicaments-33079.html
Le 3ème « plan » autisme en France était censé porter ses fruits en 2017.
Alors que penser des responsabilités et des démissions individuelles ?
Cela fait 18 mois que j’en suis aux courriers pour simplement faire respecter un droit
Et il faudrait sagement en rester au tampon ?
Ou aller taper du poing contre une porte ?
Le père d’un enfant autiste s’adresse à des autistes adultes et très endurcis pour se faire entendre… savoureux..
Rien et personne n’échappe à l’incurie érigée en règle de fonctionnement. Si la démarche peut interloquer certains comme Enneyac, force est de comprendre qu’il n’existe aucun moyen de se faire entendre/comprendre que la force de la rue ou le tapage le plus déterminé qu’il soit. Tu te plies et tu crèves ou tu protestes. De toute façon, le résultat est le même.
Toute démarche réglo, polie et civilisée reste absolument inutile en Guyane. Aucun remède à cela, ici la normalité est suspecte. L’incurie est tellement de règle depuis tjs que les gens s’y sont socialisés. Drôles d’espèces, tout de même…
Bravo alors à FF pour s’élever contre cet état d’esprit dégradé. Enfin, un dossier qui va au fond… Nonobstant, ya pas que l’autisme et la santé, le secteur médical n’est que le dernier à rendre l’âme dans un pays délabré.
Mon cher FF, la réclamation des droits et de la responsabilité est désespérément risible. Ici, les « décideurs », ils n’en sont même pas à l’éducation basique, style répondre au bonjour. Je vous ai déjà dit que ce n’est pas de l’administration. Y en a que le nom.
Taper sur quelle porte, vous demandez? A quoi bon ? Une éventuelle réponse viendra de http://g-langue-de-bois.fr, mais, en règle général, vous n’aurez que le silence du mépris.
C’est le fondement de la « conduite » des affaires publiques.
Vous n’avez pas songé à faire changer de pays à votre fils ? Je le dis pour l’urgence (car le résultat est le même…), non pas pour renoncer à votre action…
On verra le sort de cette plainte contre l’incurie dans ce peyi hors-droit et sans responsabilités où même le faux et usage de faux « n’est pas réprimé par la loi » dès qu’il est commis par des agents publics.
Moi je vois dans cette plainte une opportunité nouvelle d’actions lorsque toutes les portes se sont fermées.
À suivre donc, à méditer, a réfléchir, pour d’autres cas ( action collective ? ) pouvant permettre éventuellement par la contrainte juridique l’amélioration des inepties constatées. Reste la question du délai .
l’intérêt d’une pétition?
sportivement
Le pluriel au nom « personnes » concerne certes le père et le fils mais toute personne victime d’inertie similaire de la part des habitants des bureaux climatisés experts en réunions stériles et en colloques rideaux de fumée…