En juillet 2019, trois militaires trouvent la mort en Guyane, la mère du caporal chef défunt Mickael Vandeville pointe « l’absence d’équipement de protection et de dispositif médical suffisant, l’imprudence dans la destruction de la galerie » ainsi que la lenteur judiciaire
Trois sapeurs du 19e régiment du génie de Besançon sont morts le 17 juillet 2019 en Guyane, au cours d’une mission de lutte contre l’orpaillage clandestin. Selon l’état-major des armées, « alors qu’ils plaçaient les charges au fond d’une galerie, ils ont été victimes d’émanations toxiques ». Guyaweb révelera qu’il s’agissait de monoxyde de carbone. Le drame s’est déroulé à Saint Jean d’Abounami sur la commune de Papaïchton. Cinq autres militaires ont été intoxiqués. Les trois militaires appartenaient à la section FOS (Fouille opérationnelle spécialisée). Il s’agit du sergent-chef Edgar Roellinger, le chef du groupe, 27 ans, du caporal chef…
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7 commentaires
C’est invraisemblable et inadmissible les manquements commis par l’armée dans ce dossier. Et le pire pour la famille des victimes, c’est ce silence assourdissant de la grande muette. On ne les lâchera pas. Bravo Frédéric pour cet article en 7 parties. Ça a dû te demander énormément de temps. Mais on voit que ça te passionne. Merci donc pour toute cette information fouillée et une fois de plus « Honte à l’armée ! »
C’est un remarquable article, mettant en évidence les dysfonctionnements qui ont conduit à la disparition des trois militaires. La grande Muette ne s’honore pas avec l’aide de la justice à convenir des manquements qu’il y a eu qui ont conduit aux intoxications mortelles.
Pourquoi donc ne pas mettre en place les moyens pour l’avenir de façon que ces terribles évènements ne se reproduisent pas?
On espère même carrément que ces moyens évidents sont d’ores et déjà en place… 89 puits illégaux ont été détruits en 2023. Vu le drame de 2019, il semble en effet impossible d’imaginer que les dispositifs de protections puissent ne pas être scrupuleusement mis en œuvre désormais.
C’est vrai qu’un tel silence de la justice, presque quatre ans après l’ouverture de l’information judiciaire…C’est assez impressionnant. Il faudrait peut-être demander à M.Reuge de solliciter un petit peu plus le soutien de la grosse Bertha… Cela n’intéresse pas l’AFP (qui avait bien relayé l’ouverture de l’information judiciaire) ce genre d’info sur l’omerta et l’inertie judiciaire locale? Ou même mieux, quitte à citer du Plenel, demander aussi l’aide du partenaire Médiapart.
Ceci-dit, dans l’affaire Jallal Hami, cet élève officier de Saint-Cyr mort par noyade lors d’un bizutage en octobre 2012. Le procès n’a eu lieu que huit ans après…L’inertie structurelle de la justice, ou même les éventuelles réticences coupables de l’armée…on connaît donc. Et cela n’a rien de spécifique à la Guyane. A noter tout de même que dans cette autre affaire, l’ouverture d’une information judiciaire pour homicide avait eu lieu un mois après le drame, et les mises en examen étaient intervenues en juin 2014, moins de deux ans après l’accident. Dans notre cas d’espèce l’inertie est donc d’ores et déjà au moins deux fois plus importante, en terme de durée de l’instruction…Quatre ans d’instruction pour des manquements aussi évidents? Sans même parler du démarrage de l’instruction un an après…au lieu d’un mois après l’accident, pour l’affaire du bizutage.
De mon point de vue, c’est donc le défaut de communication et d’explication du parquet local, au moins sur les raisons spécifiques d’une telle lenteur, qui est d’autant plus choquant… Ce silence de l’institution et des femmes et hommes de l’institution (procureur, procureur général, juge…) face aux interrogations et relances d’une mère de victime…Indépendamment de l’indolence régalienne tropicale habituelle… On a beaucoup de mal à comprendre un tel manque d’humanité… Pression de l’armée, ou simple cynisme institutionnel endémique?
J’ai ajouté la signification d’un sigle que j’ignorais : POP, il s’agit d’une procédure opérationnelle permanente (POP), c’est une procédure de sécurité qui décrit comment affronter un risque et en réduire l’effet.
Merci M. FARINE pour cet excellent article
« Une mise en examen pour homicides involontaires et blessures involontaires signifierait que pour la juge d’instruction Eléonore Drummond, 119ème au classement des auditeurs de justice en 2018… ». Et son rang apporté quoi à l’enquête ? 119 sur plus 300…elle est dans le premier tiers, vous validez ? Le rang de sortie conditionne la qualité de son travail ? Étrange.