Collectif contre l’insécurité : « On va être des pitbulls »
Interview de Farouk Amri, conseiller principal d’éducation à Rémire-Montjoly* et porte-parole du nouveau collectif Trop Violans. Combien d’adhérents compte votre collectif ? Je ne veux pas comptabiliser mais le nombre d’associations qui nous soutiennent de mémoire, il y a : les Hurleurs, le collectif des pêcheurs, la principale fédération du logement, celle du syndicat des pompiers, l’association inter-quartier de Guyane, l’ensemble des médecins libéraux et l’ensemble des personnes de santé de Guyane, Femmes solidaires, Les Frères de la Crik …. Mais entre soutiens et membres actifs… Combien êtes-vous aux manettes de Trop violans ? Nous sommes partis à 5, nous…
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5 commentaires
Quel rapport de connivence entre le constat d’une société violente et délétère et la construction d’un barrage hydro-électrique quatre plus grand et plus couteux que le premier, qui s’est avéré être une gabegie monumentale tant environnementale qu’économique ?
Je n’en vois aucun sinon les prémices d’une imposture intellectuelle à grande échelle liée à la politique bizness qui pénètre toutes les catégories de la population guyanaise. Pour faire passer ce barrage, on va bientôt aussi avoir droit aux grèves, aux menaces ou aux augmentations de l’électricité, des scénarios catastrophes fictifs, des leaders d’opinion complaisants… Reste à savoir ce qui poussent à un tel mélange des genres !
– enfin : je cite l’interviewé :
… laissons d’abord la Guyane se développer et après voyons pour les points écologiques. [sic!]
C’est justement en agissant ainsi, d’une manière aussi irresponsable et écervelée que de grandes parties du monde sont plongées dans le chaos et les calamités !
Je réagis aussi sur la seule proposition développée dans cet article : le grand barrage, qui n’est pas du tout la solution pour répondre aux attentes d’activité économique du collectif :
– un grand barrage c’est un gros chantier avec plusieurs centaines de personnes pendant 3 ans, puis plus rien, juste 10 personnes pour la faire tourner.
– c’est un appel d’offre international pouvant être pris par une société étrangère
– où sont les ouvriers qui ont construit Petit Saut : dans le ghetto du village dit Saramaka de Kourou. Bel exemple d’intégration sociale par ce projet
– Je suis écolo mais pas bobo, mais on ne peut pas faire n’importe quoi au nom d’intérêts supérieurs autodécrétés. Or ce projet, c’est au moins 5 ans d’études, si ce n’est le double : trouver le meilleur emplacement, étude géologique, archéologie préventive, étude d’impact environnemental et mesures correctives, …
– Il n’y a pas de besoin de grand barrage avant au moins 2030. EDF nous fait peur avec la fermeture de Dégrad des Cannes, mais on ne compense pas la variation saisonnière de la production d’un barrage hydroélectrique par un second barrage, dont la production baisse au même moment. Il ne semble pas y avoir de volonté que la biomasse produise en saison sèche uniquement, si bien que Dégrad des Cannes 1 sera remplacé par Dégrad des Cannes 2. Allez sur Internet, vous avez même la marque des moteurs diesels achetés par EDF pour les DOM.
Si on veut créer de l’activité économique, il y a dans l’énergie 3 secteurs porteurs :
– les transports en commun, qui permettent aussi de connecter les quartiers, sortir de la précarité les employés qui n’ont pas les moyens de se payer une voiture, …
– la production d’électricité avec du bois : des projets sont en cours, avec des mises en service en 2016-17, pas en 2040 comme l’hypothétique grand barrage
– la maîtrise de l’énergie dans le bâtiment, principalement l’isolation des toiture et des améliorations architecturales. Très simple à mettre en oeuvre, créateur de pas mal d’emplois.
Au final, 10 emplois permanents sur un grand barrage, 500 emplois sur la maîtrise de l’énergie, 500 emplois sur les énergies renouvelables, choisissez votre camp !
Enfin, on kous l’assène, l’Etat est pauvre, le mythe des grands projets à coup de millions venant de métropole est fini. Aujourd’hui il faut s’attacher, comme je le fais, à défendre pied à pied nombre de petits projets, qui ensemblent vont construire un tissu économique.
Et plutôt que de s’attaquer à l’indépendance énergétique, qui est totalement hors du champ de discours sur la sécurité et la civilité, peut-être faudrait-il s’attaquer à l’indépendance alimentaire, qui est un enjeu social fort, avec beaucoup d’emplois d’agriculteurs à créer. Car en Guyane, il y a de la terre, il n’y a pas assez d’agriculteurs. Il y a des enjeux de baisse des coûts pour rendre les produits locaux accessibles. C’est ça aussi la maîtrise d’un territoire.
Bref, cela augure mal du sérieux des propositions du collectif et de sa représentativité.
Heureux les esprits simples avec des solutions simples à tous les problèmes compliqués…
Produire l’équivalent de petit saut avec de la biomasse ? On rase la grande forêt inutile alors ?
Quand au chiffres farfelus sur l’emploi… Délire de bobo !
Ouais, étonnant cette attention médiatique pour 5 personnes qui ne connaissent rien au territoire.Les « y faut y’a qu’à » ont encore de beaux jours devant eux. Un second barrage pour lutter contre la violence ? Bravo, fallait y penser.
« Ne connaissent rien au territoire » ? Ils sont 6 et non pas 5 et 5 d’entre eux sont nés en Guyane. Moyenne d’âge : 50 ans.
Pour une fois qu’ils agissent différemment des « y’a qu’à », c’est à encourager et pas à critiquer. Dans leurs propositions, il n’y a pas que le barrage pour lutter contre la violence. La jalousie empêche l’objectivité. Encore une fois, c’est ce genre de critiques gratuites, surtout fausses, qui empêchent la Guyane d’avancer. C’est triste.
Ah oui, je suis guyanaise.