Le parquet de Pau enquête depuis un an sur une centaine de plaintes visant des faits présumés de violences, agressions sexuelles et viols commis entre les années 1970 et 1990 au sein de Notre-Dame-de-Bétharram, un établissement privé catholique. L’actuel Premier ministre, homme fort du Béarn et ministre de l’Education nationale au moment des premières plaintes, est accusé par Mediapart d’avoir fermé les yeux sur ce scandale. Après avoir déclaré mardi 11 février devant l’Assemblée nationale qu’il ignorait les faits commis au sein de Notre-Dame-de-Bétharram, François Bayrou a affirmé ce week-end avoir « fait ce qu'(il) devait faire » pour éviter de nouveaux drames. Une communication contradictoire qui place le Premier ministre en mauvaise posture. La gauche appelle d’ores et déjà à sa démission si la connaissance par François Bayrou des sévices commis est avérée.
François Bayrou est sous haute pression politique. Depuis une semaine, le Premier ministre est au coeur d’un scandale judiciaire. L’homme fort du Béarn depuis trois décennies est accusé d’avoir menti sur sa connaissance de faits extrêmement graves reprochés au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram, un établissement privé catholique situé dans les Pyrénées-Atlantiques à une trentaine de kilomètres de Pau, ville dont il est maire depuis 2014.
Depuis un an, le parquet de Pau enquête sur 112 plaintes d’anciens pensionnaires pour des agressions physiques et sexuelles (dont des viols) qui auraient été commises dans cet établissement catholique privé entre les années 1970 et 1990. Un scandale d’ampleur, au vu du nombre de plaintes, révélé début février par Mediapart.
Le Premier ministre François Bayrou, dont l’épouse Elisabeth Bayrou a donné des cours de catéchisme dans l’établissement où plusieurs de leurs enfants ont été scolarisés, est accusé d’avoir fermé les yeux pour protéger l’institution catholique, alors qu’il était ministre de l’Education nationale de 1993 à 1997.
Interrogé mardi 11 février à l’Assemblée nationale sur cette affaire, François Bayrou a dans un premier temps affirmé qu’il n’était « pas au courant » des violences sexuelles et physiques dans l’établissement privé du Béarn. « Je n’ai jamais été informé de quoi que ce soit, de violences ou de violences a fortiori sexuelles. Jamais », a-t-il martelé devant la représentation nationale.
François Bayrou a même assuré avoir « quitté le ministère de l’Education nationale depuis des mois lorsque la première plainte est déposée ». Le soir même de cette déclaration, Mediapart publie le témoignage d’un ancien magistrat faisant voler en éclats la thèse de l’ignorance du Premier ministre. L’élu palois était ministre de l’Education nationale (1993-1997) depuis trois ans au moment du dépôt de la première plainte contre Notre-Dame-de-Bétharram en avril 1996. Une première plainte qui avait fait grand bruit à l’époque, relayée des journaux locaux aux journaux télévisés nationaux, tant les violences dénoncées choquaient.
Le témoignage de cet ancien juge d’instruction, chargé d’enquêter sur de nouveaux cas de viols visant un ancien directeur du pensionnat, indique également que François Bayrou était au courant en 1998 de nouveaux faits. Le magistrat affirme avoir été interrogé par Bayrou cette année-là et lui avoir assuré que ces nouveaux faits étaient « patents et établis ». L’homme fort du Béarn, qui n’était plus ministre mais député et président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, ne pouvait donc ignorer la gravité des faits se déroulant au sein de l’établissement catholique. Qu’a-t-il donc alors fait pour éviter de nouveaux drames ? À en croire Mediapart, rien.
Appels à la démission
Pris en flagrant délit de déni, le Premier ministre a infléchi son discours. Ce samedi 15 février, François Bayrou s’est rendu dans sa région pour rencontrer un collectif de victimes composé d’anciens élèves de l’établissement privé sous contrat avec l’Education nationale. Le Premier ministre a prétendu cette fois avoir apporté l’attention appropriée aux soupçons qui pesaient sur l’institution catholique : « J’ai fait tout ce que je devais faire quand j’étais ministre et j’ai fait tout ce que je pensais devoir faire quand je ne l’étais plus« , a-t-il affirmé. Une communication du chef du gouvernement pour le moins contradictoire dans cette affaire, le présentant d’abord comme ignorant puis au courant et proactif.
Un rapport d’inspection avait bien été commandé en 1995 sur cet établissement par François Bayrou, alors ministre de l’Éducation nationale. Il a été révélé ce week-end par Libération. Laconique (il tient en trois pages), ce rapport de l’inspection régionale de l’académie de Bordeaux attribue les mauvais traitements à « un concours malheureux de circonstances », qui ne remet en cause ni « la qualité du travail » effectué au sein de l’établissement, ni « l’ambiance et les relations de confiance qui y règnent ». Une dissonance au vu des nombreuses plaintes (112) visant l’institution catholique, dont certaines pour viols sur mineurs.
Tentant désormais de rattraper le temps perdu, François Bayrou a annoncé samedi, après sa rencontre à Pau avec le collectif de victimes, qu’il allait demander « des magistrats supplémentaires« , qui seront détachés sur cette affaire, pour « aller au bout » du travail d’enquête sur les plaintes dénonçant des violences physiques et sexuelles à Notre-Dame-de-Bétharram.
Alors qu’elle n’en est qu’à ses débuts, cette affaire menace forcément son avenir à la tête du gouvernement. Des élus de gauche, dont le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, réclament ces derniers jours que François Bayrou renonce à ses fonctions de Premier ministre si sa connaissance des sévices commis pendant des décennies au collège-lycée de Notre-Dame-de-Bétharram est avérée.
Photo de Une : Le Premier ministre François Bayrou, homme fort du Béarn et ministre de l’Education nationale au moment des premières plaintes, est accusé d’avoir fermer les yeux sur ce scandale pour protéger l’institution catholique de Notre-Dame-de-Bétharram, près de Pau, Une centaine de plaintes d’anciens pensionnaires dénoncent des violences physiques et sexuelles qui auraient été commises au sein de l’établissement.
6 commentaires
Et notre belle république qui passe encore pour un cloaque aux yeux du monde entier…Qui eut cru que l’on allait finalement finir par regretter Barnier…
Putain ! mais bello 973 n’a t’il jamais l’impression d’être le seul survivant de l’holocauste ? Yo amigo la secu rembourse une consultation chez le psy par mois, profites en !
Et sinon bello 973 vous n’avez pas un truc à nous révéler sur les tubercules de manioc ?
Profitez en, pardon.
Détends-toi Frog…Tu ne risques plus rien par ici…Le « roquet priapique » qui jadis osait te traiter de « Matzneff du coin »… a été muté sur FG, qu’on te dit…
Oui oui je sais ya hors sujet mais je peux pas m’empêcher d’anticiper sur le prochain article : Vals champion des demagos souhaite flatter nos héros lokos : » il faut réfléchir à d’ezinguer les accords de Paris » bref,autoriser l’exploitation du pétrole en Guyane , le connard cherche juste à acheter les faveurs de nos zindependantistes qui rêvent au plein de leurs audis q 5 à 20 euros ! Arrrrgh !