La situation sanitaire est désastreuse à Papaïchton, commune de la deuxième circonscription de l’ouest guyanais.
Selon le maire de Papaïchton, Jules Deïe, « le centre de santé de papaichton a communiqué à la population qu’il prévoit de ne plus disposer de medecin à partir du vendredi 11 aout jusqu’a nouvel ordre» ou que la population devra «se rendre à Maripasoula – soit une heure de trajet par la piste ou par le fleuve, ndlt – »
Une information confirmée par la direction du Centre Hospitalier Andrée Rosemon (Char) en proie à de nombreuses « difficultés pour recruter des médecins qualifiés y compris pour les Centres Délocalisés de Prévention et de Soins (Centres de Santé) »
Le Char a indiqué qu’« afin de maintenir la continuité de la prise en charge des patients à Papaïchton, il est fait appel à l’équipe médicale de Maripasoula, dans l’attente d’une candidature adaptée » et il précise avoir « sollicité les réseaux nationaux de la réserve sanitaire. »
Commune de 6500 habitants qui avait connu des inondations en mars 2017 et ses milliers d’habitants sinistrés, Papaïchton est frappée par une pénurie de médecins, tout comme le Char.
« En matière de santé, on n’a rien eu »
« La situation sanitaire en Guyane est dramatique et catastrophique. Le mouvement n’a rien apporté en matière de santé. Dans l’accord rien n’a été acté en matière de santé mais il a simplement été validé ce qui avait été confirmé avant le mouvement. Sachant le déficit, la dette des fournisseurs du Char, les choses sont en train de se dégrader, aujourd’hui il n’ a pas la maîtrise du nombre de personnes qui se trouvent dans les bassins de population en matière de santé « s’était indigné Guy Frédérick, président du collectitf Santé et respect des droits pour tous et référent du pôle santé du Collectif Pou Lagwiyann Dékolé.
5 commentaires
Commencez par donner des conditions de travail et de vie dignes à ces équipes pourtant motivées au départ et qui tombent vite de l’armoire lorsqu’elles sont sur le terrain.
Sans compter la condescendance des collègues…
Pourtant il en faut du courage pour exercer dans les conditions qui font le quotidien, je vous le dis.
Quand on voit à côté les « fastes » de l’enseignement, on se demande si les hôpitaux ont une même infime considération pour les personnes qui font ce travail de dévouement. Alors évidemment on craque, plus ou moins vite, c’est selon, mais quand on comprend que ce que vous faites n’a même pas l’ombre d’un intérêt pour les étages supérieurs, on part c’est tout bête, avec des regrets mais on part
pour avoir séjourné à plusieurs reprises entre 2006 et 2016 à Trois-Sauts, je partage le sentiment de Desijose – le travail fait par l’infirmier et/ou le médecin dans ces postes reculés est remarquable, alors que ses conditions de vie sont difficiles, voire très difficiles. Les gratte-papiers dans leurs bureaux climatisés de Cayenne devraient venir partager les heurs et malheurs des personnels médicaux dans les sites isolés ! Et je voudrais étendre toute mon appréciation aux instituteurs et aux gendarmes de l’intérieur: de remarquables serviteurs de la République !
Au delà de Papaïtchon c’est l’ensemble du système de santé qui est à l’arrêt en Guyane. pas de médecins, pas de spécialistes, pas d’infirmiers, pas d’aides soignantes ou alors en nombre et en moyen insuffisant.
Les conditions du fonctionnement du Char se sont dégradés encore. Des services entiers sont délaissés ( ophtalmologie, maternité, etc….. )
Nos responsables politiques le savent, mais ils s’en fichent, ils partent se faire soigner en métropole.
Et puis lorsque vous adresser au ministère les personnes que vous avez au bout du fil vous disent » non, non tout va bien la situation est gérée, les plans sont en place, vous vous trompez « . Foutaise de chez foutaise, des cancers progressent, la situation des malades n’évoluent pas favorablement faute de soins appropriés et pendant ce temps là, une chape de plomb et d’indifférence s’abat sur les familles et les malheurs.
C’est cela la situation de la Guyane au niveau médical. C’est pire horriblement pire sur le fleuve, ça se dégrade de mois en mois comme une fatalité inacceptable.
La sensation d’être le bouc émissaire d’un système à bout de souffle, face à une partie de la population très agressive, n’incite pas à s’installer dans la durée. Ainsi, les conditions de vie et d’exercice professionnel, à Papïchton, sont parmi les plus difficiles pour les équipes de santé (incivilités et cambriolages font partie du quotidien…).
La réputation du site est donc aussi une raison de la situation actuelle malgré l’investissement et la solidarité des professionnels sur le terrain.
Malheureusement il n’y a pas que Papaïchton. Tous les centres de santé sont concernés à plus ou moins d’importance.
Je n’ai pas oublié le cas d’un centre dont je tairai le nom pour ne pas encore aggravé les choses mais dans celui-ci, l’infirmière logeait dans une maison (pour ne pas dire masure) où les fils électriques étaient bien apparents, les installations obsolètes depuis belle lurette, et bénéficiaient de la pluie puisque le toit n’était pas étanche et qu’il fallait mettre des seaux sous les gouttières, l’eau courait sur les murs,oui oui.
En plus de l’insalubrité, il y avait en plus en la mise en danger d’autrui et malgré tout, çà fonctionnait dans une belle ambiance. Ce n’était majoritairement que des jeunes professionnels qui étaient loin de s’attendre de vivre dans de telles conditions. Ils tenaient plus ou moins longtemps mais quand ils finissaient par craquer, pour les dirigeants du CHAR, c’est qu’ils étaient des nuls, des fainéants, des non motivés, bref jamais ces gens dans un confort absolu, ne se sont remis en question pour apporter un minimum de confort à ces dévoués professionnels. Et quand on venait appuyer les demandes, on nous répondait qu’il n’y avait pas d’argent pour mettre aux normes les centres de soins. Par contre pour leurs petites vies…
Je pourrai aussi rajouter le cas de cet infirmier qui devait monter dans sa chambre par une échelle extérieure….la Guyane personne ne vous croira