L’avis d’enquête publique relative à la demande d’autorisation d’ouverture de travaux miniers concernant l’exploitation d’or secondaire (alluvionnaire) sur la concession « Montagne d’Or » est publié. En revanche, depuis le 29 juin et jusqu’au 28 juillet soit en pleine « torpeur estivale », il est consultable uniquement à la mairie de Saint-Laurent-du-Maroni alors qu’une version numérique devait aussi être disponible.
Le préfet a ordonné par un arrêté le lancement de l’enquête publique relative à la demande d’autorisation d’ouverture de travaux miniers (AOTM) concernant l’exploitation d’or secondaire par la compagnie minière Montagne d’Or, ex SOTRAPMAG, sur la concession n° 215 -C02/46 de Paul Isnard au lieu dit Bœuf Mort sur la commune de Saint-Laurent-du-Maroni, selon les documents publiés sur le site de la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et de Logement (DEAL) qui instruit le dossier.
« Maïouri Nature dénonce cet absence de débat public préalable, l’absence de téléchargement du dossier au public et qu’une fois encore les enquêtes d »avis publiques soient publiées lors de la torpeur estivale. Cela fait trois années consécutives que des enquêtes publiques AOTM passent à une période inopportune » fustige Philippe Boré, membre de Maïouri Nature, association de défense de l’environnement.
« La première usine de cyanuration (Auplata), infrastructure à risques hautement toxiques pour la santé publique et notre environnement, fut accordée par la DEAL dans l’anonymat absolu, sur la commune de St-Elie via deux iniques consultations publiques, en juillet 2015 et août 2016 » rappelle Maïouri nature.
Le projet controversé de mine industrielle
Toutefois cette enquête publique ne concerne pas le projet controversé de mine industrielle Montagne d’Or, dont le début du processus de demande d’autorisation est prévu au «quatrième trimestre 2017 et l’enquête publique en 2018» selon le site internet de la Montagne d’Or. D’après nos informations cette demande d’autorisation d’exploitation (AEX) couvrirait une superficie de « 1km2«
Situé au Sud de Saint-Laurent-du-Maroni, ce projet de mine d’or industrielle d’une superficie de 15,24 km2 entre les Réserves biologiques de Lucifer et Dékou-Dékou est porté par les compagnies minières Nordgold (russe) et Colombus (canadienne).
«750 emplois directs seront créés, répartis sur la mine, à Saint-Laurent-du-Maroni et à Cayenne (…). 57 métiers sont nécessaires pour les activités de la future mine, comme l’extraction et le traitement du minerai, le suivi environnemental, les services administratifs et la base-vie (…). 700 millions d’euros seront investis pour la construction et la production de la mine, puis pour sa fermeture et la réhabilitation » déclarent les compagnies minières.
Selon le calendrier prévisionnel publié sur le nouveau site internet de la Montagne d’Or, l’autorisation d’exploiter la mine pourrait être accordée en 2019-2020 et la production débuterait en janvier 2022. La mine produirait 8 tonnes d’or par année pendant les dix premières années de la vie de la mine.
Mais ce projet minier ne fait pas l’unanimité. Une centaine d’associations regroupées au sein du collectif Or de Question milite pour l’arrêt du projet Montagne d’Or. Dans les rangs d’Or de Question se trouve notamment la fondation créée par le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, récemment rebaptisée Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH) et désormais présidée par la journaliste Audrey Pulvar.
Lors de la présentation publique qui s’est tenue jeudi dernier, une poignée de manifestants s’étaient invités pour affirmer leur rejet du projet (Guyaweb du 27 juin). Le lendemain lors de la présentation à la presse à Saint-Laurent-du-Maroni, l’exécutif de Nordgold a reçu un accueil virulent de la part de l’association La jeunesse autochtone, qui s’oppose au projet Montagne d’Or.
1 commentaires
comme les conséquences néfastes d’un tel projet industriel concernent toute la Guyane, il faut absolument que les dossiers de cette « enquete publique » soient disponibles au plus grand nombre de citoyens de notre péyi, et *aussi* de métropole !