Les 17 urgentistes démissionnaires du Centre Hospitalier Andrée Rosemon (CHAR) appellent à une mobilisation unitaire pour la santé le mercredi 27 juin à 8h au départ du CHAR et en direction de la Préfecture.
Près de deux mois après leur démission collective en date du 3 mai, les 17 médecins du Service d’Accueil des Urgences et du SAMU 973 du Centre Hospitalier Andrée-Rosemon (CHAR) actuellement “en négociation avec la direction et l’Agence Régionale de Santé” selon le Dr Pierre Chesneau, appellent à une mobilisation générale pour la santé ce mercredi 27 juin à 8h devant le CHAR pour marcher en direction de la préfecture à Cayenne.
“Sans une réponse rapide et pérenne, avant le 3 juillet 2018, le pays va sombrer dans une réelle catastrophe sanitaire, de Cayenne à Maripasoula en passant par Trois Sauts, St Georges, Apatou, Papaïchton…” alertent-ils par voie de presse.
« Les CDPS (Centres Délocalisés de Prévention et de Soins), appelés également centres de santé sont en crise silencieuse. Il manque sur tout le territoire guyanais des médecins et des soignants. Cette pénurie globale est gravissime (…), il faut éviter que l’intérieur de notre pays ne se retrouve tout simplement sans accès aux soins » s’alarment les professionnels de santé.
« Sur le littoral, c’est toute la santé qui est malade, victime d’un sous-développement global de l’offre de soins et d’un manque criant de lits pour hospitaliser les patients. Les effectifs, les spécialités et infrastructures sont inadaptés et insuffisants pour prendre en charge correctement tous nos malades » précisent-ils.
“La date butoir est le 3 juillet. Au-delà, il n’y aura plus d’urgence. Il y aura un seul médecin au lieu de neuf aux urgences, c’est juste pas possible” explique le docteur Pierre Chesneau, un des praticiens hospitaliers titulaires ayant signé une lettre de démission collective (Guyaweb du 4 mai).
“Néanmoins au-delà des urgences, on sent bien que l’hôpital est en train de craquer et les centres de santé sont en grande difficulté” rappelle le Dr Chesneau.
Cette marche unitaire mobilisera t-elle autant que celle qui s’est déroulée en Martinique le 12 juin avec près de 2000 personnes dans les rues de Fort-de-France pour dénoncer la situation du Centre Hospitalier Universitaire de Martinique en proie aussi à de grandes difficultés ? a t-on demandé ce vendredi matin au docteur Pierre Chesneau.
“C’est ce que nous souhaitons car nous avons l’impression que la population est parfois soit résignée ou parfois se trompe en prenant les médecins des urgences comme cibles, sans comprendre que lorsque des gens restent sur des brancards parfois plus de 30 heures, c’est que nous n’avons pas pu les mettre ailleurs dans l’hôpital. C’est le problème de l’hôpital qui retentit aux urgences mais pas le problème des urgences” souligne le Dr Chesneau qui est également membre du syndicat Samu-Urgences France.
“Si il ne se passe rien avant le 3 juillet, les urgences seront fermées” prévient le Dr Chesneau.
9 commentaires
Pour être passé plusieurs fois par la case urgences je me permettrai de faire remarquer que cette situation n’est pas propre à la Guyane et que le probleme est ailleurs. Mais évidemment personne ne veut ouvrir sa bouche. Il n’y a qu’en bavardant ça et là qu’on finira par vous dire qu’il y a urgence et urgence. Et qu’à une époque certaine on avait préconisé de filtrer (et donc de sélectionner) les syndromes qui allaient du « pet de travers » jusqu’à l’AVC en passant par le rhume, les regles douloureuses et même l’indigestion. Mais le mot « sélection » est devenu aussi tabou que « clandestin » ou même « voleur ». Et parmi tous ces « malades » il y en a même qui tiennent fort bien debout. Ce qui laisse donc à penser que ce n’est plus au medecin de vous declarer malade mais au malade lui-même qui se prend donc de la sorte pour le medecin. Et donc les medecins en tombent malades. Ubuesque. Au même titre qu’il faudrait un gendarme derrière chaque voleur ou clandestin, il faudrait donc un médecin derrière chaque « malade ». Et pourquoi pas un prof par eleve tant qu’on y est. Notre société est malade. Le mur est atteint. Bien a vous
Mais ils n’ont pas encore fait leurs valises ces médecins indispensables!!!!!! Moi je croyais qu’il y avait une urgence, allez un petit effort regagnez votre poste et au boulot!!!! Ou sinon ouvrez votre propre cabinet médical et ainsi vous pourrez accueillir tous les patients que vous voulez.
Ben, à vrai dire m’dame, c’est qu’ils ne l’ont jamais quitté leur poste, et pour cause : leur préavis prend fin le 3 juillet ! Sinon, vous pouvez faire vos valises et partir en vacances pour ouvrir bien grand votre bouche sur la plage de votre choix ou à la montagne, ça vous détendra, au lieu d’accuser une profession qui ne cesse de le faire son boulot, dans des conditions sûrement moins confortables que celles dans lesquelles vous vous permettez de répandre vos sarcasmes.
Nemo ne vous énervez pas. Je ne prends pas de vacances cette année, car je travaille!! Si je suis malade je prends un rendez vous chez mon médecin traitant qui lui va faire un diagnostic et me diriger vers des services spécialisés afin de prendre en charge ma pathologie. Il n’y a pas urgence, vous comprenez je ne suis pas sarcastique en vous disant celà. La plupart des gens ne savent plus se soigner il faut de l’instantanéité, si bien que les besoins ont été artificiellement créés en urgence. Les gens ne sont plus patients comme vous d’ailleurs. A mon avis vous devez manger du lion tous les matins. Un peu de yoga vous ferais le plus grand bien.
Sauf erreur de lecture et d’interprétation de ma part, vous mettiez en cause le comportement des urgentistes et non celui -il est vrai parfois discutable- des patients. Quant à l’impatience que vous me prêtez, elle n’a d’égal que la virulence de vos propos à l’égard de professionnels qui font, dans les conditions qui sont celles que l’hôpital public veut bien mettre à leur disposition, tant bien que mal, leur boulot. Mais ils le font. Le yoga est une option que j’étudierai de près. Merci pour le conseil et bon WE à vous !
aaaaiiiii, djoe taki wan tru sani Nemo. gaantang fi djoe fu taki. MErci, vous avez parlé une chose vrai Nemo. Merci. Obrigado, você falou algo verdadeiro Nemo, obrigado por ter dito.
Merci de votre reponse. En fait ce service des (vraies) urgences ne devrait etre accessible qu’au Samu et aux pompiers. Que les « pets de travers » aillent faire la queue chez leur medecin ou pour un tout petit bobo chez leur pharmacien.
Si seulement il y avait assez de médecins de ville (qui entre-autre, acceptent la CMU et l’AME). Trop peu de médecins et trop qui refusent une « certaine » clientèle… et c’est dramatique pour la santé de la population, et pour les habitudes que finissent par prendre les gens : filer aux urgences pour le moindre mal de crâne.
Le pharmacien n’a pas vocation (pour l’instant) à faire des diagnostics médicaux. Mais ils peuvent effectivement conseiller. Seulement… ils ont une activité à rentabiliser, et si les gens ne veulent pas payer les médicaments non remboursés qu’on leur propose, autant dire que c’est une raison supplémentaire pour aller engorger le service des urgences.
Une dernière chose tout de même avant de trop cracher sur le service en question : il fait partie d’un tout (le CHAR). Un tout qui fonctionne très mal, et dans lequel certains pôles sont des havres de paix qui font tout pour le rester. Plusieurs professionnels de santé ont dénoncé – en plus du manque de moyens – les basses manœuvres d’une partie du personnel, qui refuse d’alourdir sa charge de travail, et qui laisse donc les problèmes… aux urgences.
Quant à faire un rapprochement entre cette partie du personnel et les grévistes de l’UTG (oui, je ne les considère même plus comme des syndicalistes), c’est une facilité dont je me délecte, car personne encore n’a pu me confirmer le contraire…
CQFD !
Laisser l’accès des urgences aux seuls pompiers et samu… et les patients surchargeront tout simplement les pompiers et samu !
Il me semble que la question essentielle est ici celle du triage… ou plutôt même du filtrage.
Un filtre médical devrait être instauré à l’arrivée des urgences, autorisant l’accès aux urgences aux personnes le nécessitant et réorientant les autres personnes vers d’autres structures et professionnels de santé.
Cela demanderait certainement des moyens, de la coordination, de la diplomatie, de la pédagogie… et de la bonne intelligence et volonté de la part des patients.