Alors que le Fonds Mondial pour la Nature (WWF) publie une nouvelle étude tendant à montrer que les créations d’emplois liées au projet de mine industrielle seraient plus faibles que prévu, la Compagnie Montagne d’Or (CMO) dénonce une campagne de désinformation.
CMO « a largement surestimé les retombées économiques du projet: il devrait créer deux fois moins d’emplois que ce qu’elle annonce depuis plusieurs mois » selon le WWF, qui se base sur une étude commandée au cabinet DME.
Cette étude montre aussi « le faible ancrage local du projet. 83% de la demande totale (investissement et consommation induite) » seraient en effet « satisfaits par des importations » selon DME.
« Un gouffre d’argent public »
Le rapport du cabinet DME souligne en outre « le risque que ce projet fait peser sur les finances publiques. Si les dépenses fiscales de l’Etat pour Montagne d’Or sont certaines, les recettes potentielles du projet sont au contraire aléatoires ».
Pour le WWF, “cette étude ne fait que confirmer que le projet Montagne d’Or, en plus d’être un désastre écologique, est un mirage économique qui ne permettra pas le développement du territoire guyanais ».
Le WWF appelle le gouvernement à « renoncer rapidement » au projet Montagne d’Or et à « montrer son ambition pour la Guyane en faisant le pari de la valorisation des ressources locales et renouvelables du territoire, seule voie permettant d’enclencher une réelle dynamique de développement durable”.
« Erreurs grossières » et « contrevérités »
La Compagnie Montagne d’Or dénonce quant à elle « des affirmations factuellement incorrectes » et elle estime que « les amalgames et les conclusions » du rapport de DME commandé par le WWF « conduisent à nourrir une vision erronée du projet Montagne d’Or ».
Pour CMO, les « erreurs grossières » et les « contrevérités » du rapport de DME visent à « induire en erreur l’opinion publique sur le projet Montagne d’Or », d’autant que ce rapport ne tient « aucun compte des engagements pris par la Compagnie Montagne d’Or à l’issue du débat public qui s’est tenu en Guyane en 2018 ».
La Compagnie Montagne d’Or « s’interroge sur les buts poursuivis » par le WWF, alors que « toutes les énergies devraient être mobilisées pour combattre l’orpaillage illégal, premier fléau qui touche de plein fouet la Guyane tant sur l’environnement que sur la sécurité du territoire ».
CMO rappelle l’intérêt de son projet de mine industrielle, « porteur de développement économique et d’emploi et dont l’impact sur la biodiversité et le patrimoine ainsi que le rapport avec les populations sont l’objet de la plus grande attention ».
5 commentaires
tiens, tiens – le cabinet DME (Didacticiels & Modélisation Economiques) fondé en 1986 par Béatrice Bernou et Olivier Sudrie serait-il un repère d’écolos-socialo-hippies ? serait-il composé d’ennemis du grand Kapitalisme ? Alors là, entre la propagande de CMO et des russo-canadiens, et l’étude d’un cabinet qui a pour clients le Sénat, l’Assemblée Nationale, l’INSEE, le Parlement Européen, Rhone-Poulenc, EDF, la SNCF, Saint-Gobain, … qui croire maintenant ? (euh, c’est ironik, je m’en excuse)
Et le WWF dans tout ça ? Payé par ki ? Et faisant koi ? Et créant koi pour l’avenir ?
K’en penses tu toi Frankois ?
salut Orpailleur: tu sais, moi je pense pas beaucoup mais c’est pas moi qui paye le WWF (que j’aime beaucoup, par ailleurs). Je note simplement dans mon commentaire qu’un cabinet d’études économiques aussi sérieux que DME nous apprend que les promesses économiques de Montagne d’Or sont foutaises et paillettes fugaces.
(PS: t’as vu, j’ai réussi à ne pas écrire de « k » ….)
Pour un consensus dans ce dossier il faut manifestement en revoir l’articulation basé sur les 3 points suivants.
a) Eradication totale de l’orpaillage clandestin
b) Permettre l’Installation légale des artisans orpailleurs locaux dans le cadre des normes actuelles.
c) Exiger de la Montagne d’Or un process d’extraction sans cyanure, quitte à retarder ce projet de quelques années, en finançant les recherches de laboratoire existante d’extraction de l’or avec la fécule de maïs.
Le consensus ne dépassera jamais le point a) car les opposants à l’orpaillage sous toutes ses formes le resteront, quel que soit le processus mis en oeuvre.