L’Organisation des nations Autochtones de Guyane (ONAG) représentée désormais par Milca Sommer-Simonet devenue coordinatrice générale par intérim suite à la démission de Florencine Edouard, informe du « boycott des journées des Peuples autochtones 2017 »
L’ONAG dénonce « le silence des services de l’Etat » car « le Comité de suivi censé mettre en œuvre le protocole d’accord du 2 avril 2017 n’est toujours pas mis en place, tandis que les acteurs du pôle économique poursuivent les négociations »
Sur les « 20 revendications du pôle Autochtone, plusieurs relèvent aussi de la compétence des Communes ou de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG) » explique l’Onag qui estime que « le Président de la CTG préfère poursuivre la promotion du projet aurifère « Montagne d’Or » malgré la vive opposition des Autochtones qui s’est exprimée à nouveau lors de la conférence de presse de Colombus Gold le 29 juin 2017 à Saint-Laurent du Maroni»
Ainsi l’Onag a annoncé « pour sa part qu’elle boycottera cette année les « Journées des Peuples Autochtones » dont la représentation Amérindienne est dénaturée au fil des ans, et ne sert que de vitrine aux actions politiques de la CTG ».
Initiées en 2011 les Journées des peuples autochtones sont organisées au mois d’août par la Collectivité territoriale de Guyane. Cette manifestation annuelle se déroule sur plusieurs jours et proposent des expositions, des spectacles, des conférences, de l’art culinaire et un village artisanal sur la place des palmistes à Cayenne.
Les actions prioritaires que doivent mener le Collectif des Autochtones de Guyane, l’Etat et la CTG dans le cadre du protocole d’accord :
1- La mise en place dans les plus brefs délais d’un Comité de suivi dédié spécifiquement à la mise en œuvre du protocole ;
2- L’arrêt immédiat du projet de méga-mine industrielle par les sociétés Nordgold/Colombus Gold sur la Montagne d’Or, et la réunion par le Préfet de la Commission Départementale des Mines ;
3- La publication immédiate du décret d’application de la loi EROM permettant la mise en place du Grand conseil coutumier, de l’Etablissement public de coopération environnementale (EPCE), et de l’Office foncier autochtone chargé de la gestion des 400.000 hectares rétrocédés aux Amérindiens ;
4- La production d’une étude cartographique menée par les services de l’Etat et les représentants des populations autochtones réunis en groupe de travail afin d’établir la répartition des 400.000 ha ;
5- L’application stricte de l’article R.412-28 du CGCT visant à faire du Ministre de l’environnement la seule autorité compétente avec l’EPCE pour les demandes d’accès et d’utilisation des connaissances traditionnelles, faute de délibération de la CTG qui a refusé cette compétence par lettre du 27/06/17;
6- La mise en place rapide de barrages fluviaux sur le Haut-Maroni/Haut-Oyapock où contrairement à ce qu’avance la Préfecture dans son bilan le flux des pirogues d’orpailleurs ne cesse d’augmenter ;
7- L’inscription par la CTG du Collège de Taluen et du Lycée de Maripasoula dans le budget prévu par le Plan d’urgence des Accords de Guyane, la réhabilitation par la CTG de l’internat de Maripasoula, la réhabilitation par la Mairie des écoles et des logements pour enseignants à Camopi et Trois-Saut.
4 commentaires
Il faudrait procéder à un vote de la population en Guyane au sujet de l’exploitation « montagne d’or » à saint Laurent. Ainsi chacun pourra exprimer son opinion dans le respect des uns et des autres.
je suis pas contre une « vote-referendum » concernant le projet industriel russo-canadien « Montagne d Or » mais a condition que tous les habitants de Guyane recoivent d abord des infos honnètes et objectives sur cette mega-mine, et sur ses *conséquences* environnementales et sociétales pour les 20 a 50 ans à venir. Parce que les promesses d’embauche, j’y crois pas trop; et les promesses de bénéfices partagés, j’y crois pas du tout !
l’Etat ne respecterait pas le protocole d’accord du 2 avril ? qui peut s’en étonner. C’était un marché de dupe. Attendons le prochain Préfet.
Quand à la méga mine ce n’est qu’une méga entourloupe, dans 10 ans on apprendra qui a touché quoi et des peines de prison ferme seront prononcés ! … l’histoire n’est qu’un éternel recommencement !
L’État, l’État, l’État… c’est toujours l’État qui doit faire !
Et le décentralisation ça vous dit quelque chose ?
Les collectivités locales raflent l’argent de l’État, celui de l’Europe pour payer les copains et la famille dans des emplois quasi fictif !
C’est ce que dit le rapport de la Cour des Comptes.
Et ce petit monde d’entre-soi (a nou mêm ké nou mêm) n’a que mépris et cynisme envers les peuples premiers.
Il est plus que temps que les amérindiens montrent ce qu’ils sont et ne servent plus de décorum comme pendant la manif de mars.