Gestion erratique, finances dans le rouge… le rapport salé de la CRC sur l’hôpital de Kourou
Des obligations réglementaires non respectées, des charges de personnel trop élevées au regard de l’activité médicale, une absence totale de pilotage et de gestion comptable fiable, des niveaux de rémunération excessifs, des avantages irréguliers… Le rapport de la Chambre régionale des comptes sur le Centre hospitalier de Kourou de 2018 à 2023 vaut le détour. Si les errements de l’établissement de santé étaient connus, celui-ci ayant été placé sous administration provisoire par l’Agence régionale de santé entre septembre 2023 et mars 2024, un tel niveau de dysfonctionnement fait tâche à l’heure où l’hôpital kouroucien s’apprête à devenir l’un des quatre…
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17 commentaires
Ben mince, il n’y a donc pas que les collectivités locales qui déconnent…Morvandiau va être très déçu.
Edifiant. On comprends pourquoi les syndicats se sont battus pour que le CMCK devienne un établissement public !
Ça où le fait que la CRC soit parfaitement raccord avec la politique nationale de paupérisation du secteur de la santé publique…en escomptant un nivellement par le bas. L’article explique bien que le niveau des salaires résulte de la période privée antérieure et que le passage au public n’a donc pas permis de les faire diminuer…Au contraire les nouveaux médecins et agents ont aussi bénéficié de cette meilleure rémunération. Et donc, des syndicats qui obtiennent le maintien de ces bons salaires pour les salariés…compliqué de dire qu’ils ne font pas bien leur taf…
Pour ma part, j’adore la mention tout en nuance de la CRC: « un régime de congés exorbitant : 25 jours + 5 jours »… Soit une majoration de 20% par rapport à la durée légale. Effectivement. De quoi arracher des hurlements à n’importe quel organisme de gestion public à la pensée résolument néolibéral…
Reste le cas des primes de billets d’avion…Les hospitaliers avaient et ont donc réussi à négocier et maintenir un truc s’approchant de ce dont bénéficient localement les fonctionnaires enseignants… Là aussi, un véritable drame pour la Chambre Régionale des Comptes en régime néolibéral. Mais ceci-dit elle fait son taf et les syndicats font le leur. Ceux qui ont tort sont ceux qui cèdent…C’est cela le rapport de force social.
Euh c’est pas la ou officiait Mme castor…?
les syndix
Les syndicats font leur taf, soit, à condition qu’ils n’utilisent pas des méthodes qui outrepassent le cadre légal qu’ils sont tenus de respecter. Le terme « pression syndicale » sous entend souvent des moyens d’action plus que limites, on a vu dans le passé ce qu’il en était chez EDF entre autre, ce qui explique la signature de protocoles d’accord entérinant des décisions irrégulières.
Et là t’as bello qui cherche qui cherche ! Un peu comme ceux qui ont du lui trouver une nouvelle affectation …
Tu nous fais une petite fixette Frog? Demande donc à Ballo973 ou Bettolod si il leur reste un de mes vieux slips…
Quels moyens d’action « plus que limites » subis par la direction de l’hôpital de Kourou, Jaguar?
Un hôpital sans soignant et si possible sans patient… donc à fermer… la boucle néolibéral est bouclée !
En vrai, le cocktail utg-nepotisme-bureaucratisation est encore plus efficace.
Un hôpital sans soignant et si possible sans patient… donc à fermer… la boucle néolibéralel est bouclée !
En vrai, le cocktail utg-nepotisme-bureaucratisation est encore plus efficace.
Connaissant les gugusses de l’utg en général, j’ai quand même beaucoup de mal à croire que ceux qui bénéficient des sur-rémunérations les plus marquées (dixit la CRC) comptent au nombre de leur petits copains…
« Le montant des rémunérations versées au-delà du plafond aux praticiens recrutés après le transfert CMCK est évalué à 2,2 M€ entre 2020 et 2022, dont 387 000 euros pour l’année 2022. En ajoutant des charges patronales de l’ordre de 30 %, ce surcoût se monte à 2,9 M€ sur la période de trois ans, dont 503 000 euros pour l’année 2022. Le taux de dépassement du plafond est supérieur à 50 % en 2020 et 2021 et reste supérieur à 30 % en 2022. (…) Les dépassements sont les plus marqués pour les anesthésistes et les urgentistes, mais concernent toutes les spécialités. Par exemple en 2022, vingt-cinq praticiens contractuels non issus du CMCK avaient des émoluments de base supérieurs à 7 500 euros par mois en équivalent temps plein, l’un d’eux en contrat long touchant 13 985 euros. Treize anesthésistes ont bénéficié d’émoluments de base mensuels compris entre 12 727 et 17 355 euros correspondant à un temps plein115, pour des contrats d’un à trois mois. Trois urgentistes ont perçu des émoluments de base mensuels compris entre 7 500 et 7 852 euros mensuels, en année pleine. » (extrait rapport CRC)
Investir dans les soignants sera toujours plus rentable que le copinage et l’idéologie
Et les jours payés de grève / apéro / soins system ?
Et les jours payés de grève / apéro / sound system ?
Les soignants en mission qui profitent opportunément d’une pénurie locale pour doper leur rémunération, sont dans leur logique individuelle et il serait vain de leur en faire le reproche…A ceci près que dans la fonction publique hospitalière il existe des plafonds légaux, qui là du coup sont explosés…Vous appelez cela un investissement, la CRC appelle cela une irrégularité commise par la direction.
Le paiement des jours de grève payés, c’est une revendication très classique dans le privé. Rien à voir avec du copinage, c’est un rapport de force et une négociation patronat/syndicat… Dans le public ce n’est effectivement pas légal et ça devient une autre irrégularité commise par la direction… et pointée du doigt par la CRC. Mais là aussi ça reste du rapport de force…Les cinq directeurs ou administrateurs parachutés depuis 5-6 ans à la tête du CMCK ne sont certainement pas potes avec l’utg. Ils achètent juste la paix sociale…Ce n’est donc pas du népotisme, c’est une direction qui cède sous la pression syndicale, comme l’explique fort bien la CRC dans son rapport.
En commettant des irrégularités manifeste au niveau de la sur-rémunération des médecins pour beaucoup missionnaires, la direction se met effectivement en porte-à-faux vis-à-vis de l’utg qui défend davantage le menu fretin local (agents hospitaliers notamment)… Et en défendant au nom de l’investissement, l’élite médicale et ses grosses rémunérations qui surfe sur la pénurie et la loi de l’offre et de la demande, contre les petites mains qui font des sound system…pas sûr que vous ne soyez pas vous même captif d’une certaine forme d’idéologie néolibérale, se soumettant derechef à la logique des possédants…Ceux qui possèdent les diplômes et qui profitent de la situation pour se gaver (en économie néolibérale ils en ont parfaitement le droit) versus le menu fretin qui bénéficie de l’action syndicale des copains de l’utg pour lui aussi gratter un peu…
Oui vous avez raison le rapport est sans appel.
Mais taper sur les soignants me semblent contre-productifs à terme.