Connaissez-vous la traçabilité des bijoux en or que vous achetez ? Le documentaire Dirty Gold War – «Or sale» – sera projeté vendredi 26 mai à l’Eldorado et vous fera pénétrer dans le milieu opaque de la filière de l’or.
De la mine de Cajamarca dans l’Altiplano péruvien, plus grande mine à ciel ouvert d’Amérique du Sud, au méga projet minier industriel de Belo Monte dans l’Amazonie brésilienne et aux vitrines de luxe de Londres et de Genève – qui joue un rôle crucial en raffinant et façonnant les lingots d’or du monde entier et fait de la Suisse le plus grand importateur d’or au monde (2500 tonnes/an)…
Dirty gold war (Or sale), documentaire de 50 minutes réalisé par Daniel Schweizer, bouscule les idées reçues, dérange pour mieux nous interpeller sur la «folie de l’or » et ses conséquences catastrophiques pour les populations autochtones et l’environnement. Cette enquête brosse le portrait des principaux opérateurs miniers, donne la parole à des victimes de l’exploitation aurifère et montre le combat naissant et porteur d’espoir mené par les partisans de l’or « vert ».
Dirty gold war (Or sale) sera projeté vendredi prochain le 26 mai à 18h et 20h au cinéma Eldorado à Cayenne et sera suivi d’un échange de 60 minutes entre le public et le collectif Or de question, organisateur de l’évènement.
«La terre c’est notre richesse, elle produit la nourriture. Nous tous, plantons et ça pousse de la terre. Mais pas l’argent. Avec l’or on construit une maison mais ça ne pousse pas» (Davi Kopenawa, cacique du peuple Yanomami)
La Montagne d’or en toile de fond
Contre le projet industriel minier dit de la Montagne d’Or située au nord-ouest de la commune de Saint-Laurent du Maroni à côté de la réserve biologique intégrale de Lucifer Dékou-Dékou, plus grande réserve biologique de France, le collectif Or de question s’est créé en février. Il appelle la population à «s’informer sur cette chimère» qu’est le projet d’extraction aurifère de la Montagne d’Or porté par les sociétés minières canadienne Colombus Gold et russe Nordgold, avec l’accord du gouvernement français mais «au mépris de la législation française et des populations autochtones qui n’ont jamais été consultées sur ce projet de mine d’or». (Guyaweb du 22 février)
Or de question regroupe 26 associations dont Guyane Ecologie, Maiouri Nature, Les Colibris, la Ligue des Droits de l’Homme, le Collectif Couachi, la Foag, le Conseil Consultatif des Populations Amérindiennes et Bushinengés, les Nations premières, Guyane Mo Péyi, Ingénieurs Sans Frontières, Sauvons la forêt, les fondations Danielle Mitterrand France-Libertés et Nicolas Hulot… fraîchement nommé ministre de la Transition écologique et solidaire !
La nomination de Hulot est « un signal fort de ce nouveau gouvernement » a réagi le Collectif Or de question qui « atten(d) bien évidemment la position du gouvernement sur le projet de méga mines industrielles en Guyane, notamment celui de la Montagne d’Or ».
« Nous ne doutons pas de la position du ministre Hulot sur cette question ; d’ailleurs sa fondation a été l’une des premières, parmi la centaine d’autres ONG, à soutenir le collectif Or de question. Notre travail consistera, en priorité, à convaincre le président Macron ainsi que son Premier ministre que les Guyanais ont fait un autre choix de développement pérenne pour la Guyane et refusent ce projet au regard des impacts immédiats qu’il engendrerait pour le territoire et la population, sans compter ceux qu’il laisserait pour des décennies aux générations futures. »
3 commentaires
détruire la forêt pour toujours (la grande fosse rocheuse restera nue pendant plusieurs siècles) = voilà ce que la mine industrielle de ColumbusGold / Nordgold laissera à nos enfants et petits-enfants. Et tout ça pour qui ? pour enrichir les actionnaires et les patrons des deux compagnies minières. Du boulot stable et pérenne pour nos concitoyens du péyi: je n’y crois pas !
Un rendez-vous à ne pas manquer pour savoir quoi répondre aux « sachants » (comme nombres de nos parlementaires), qui prétendent ici et là, sans relâche, que :
– ce projet va développer la Guyane… /…Non, aucune multinationale n’a développé quelconques pays, voyez l’Afrique ou la Bolivie, la nation d’Amérique du Sud la plus imprégnée par les compagnies extractivistes (Or, pétrole, diamant…) et qui demeure la plus pauvre d’Amérique du Sud, tandis que l’Uruguay, véritable laboratoire social, qui a refusé toute activité méga-industrielle (comme récemment le Salvador) tient le haut du tableau du continent sud américain, dans le Produit national par Habitant (PNB)..
– ce projet est plus rentable que les Garimparos ! / …Non, comparaison n’est pas raison, L’un et l’autre sont des nuisances dramatiques pour l’état sanitaire des générations futures des Guyanais. A la différence que celles des industriels vont s’étendre sur plus d’un siècle de pollutions (Drainage Minier Acide). Et surtout, la multinationale russe n’a que faire et ne fera rien contre les activités clandestines des orpailleurs alluvionnaires, qu’ils soient légaux ou illégaux, car ils recherchent que l’or primaire, particules infinitésimales à 300 m de profondeur.
– l’activité aurifère est ancestrale en Guyane / Non… on ne peut pas comparer les chantiers à la battée de nos gangans (anodins écologiquement) et les montagnes de déchets miniers (400 millions de tonnes au bas mot) que vont nous laisser en partant, dans 10 ans, ces multinationales richissimes.
… et tant d’autres choses à dénoncer… comme le « Silence des gens de Bien » tels celui de nos scientifiques et environnementalistes locaux, professionnels de la profession !
Je suis mille fois d’accord avec vous La Sobriete Heureuse, mais certains sur ce média pense que c’est bénéfique que ces voraces viennent pillés les terres guyanaises. Quitte à ce que ce projet ce fasse mieux faut une structure plus petite, nationalité guyanaise tant qu’a faire