La campagne officielle pour le deuxième tour de l’élection présidentielle s’est terminée ce jeudi à minuit en Guyane et dans les territoires ultramarins qui voteront samedi 6 mai. Le débat d’entre-deux-tours opposant Emmanuel Macron, fondateur et candidat d’ En Marche ! arrivé en tête au premier tour (24,01%), et Marine Le Pen la candidate du Front National (21,30 %), a été suivi mercredi soir par près de seize millions de téléspectateurs. «Violent, triste spectacle, inaudible», c’est l’avis de la presse étrangère évoqué par Courrier international qui le qualifie de «pire débat télévisé de l’histoire de la Ve République».
Durant ces deux heures trente de débat les Outre-mer ont été brièvement évoqués à propos de la santé «notamment en Guyane» où il y a une «pénurie des médecins» selon le candidat d’ En Marche !, une thématique sur laquelle a surenchéri son adversaire du Front National par ces propos : « Il y a surtout un énorme problème d’immigration clandestine. Le système de santé est noyé par l’immigration clandestine à Mayotte et en Guyane ».
L’occasion de passer en revue les propositions pour les Outre-mer des deux candidats finalistes de l’élection présidentielle 2017.
Marine Le Pen était partie à la conquête des Outre-mer durant la campagne présidentielle, se rendant à Mayotte, à La Réunion et en Guyane (en décembre 2016) mais sans passer par les Antilles où elle n’est pas la bienvenue. Elle a profité de ces déplacements pour y redorer son image en parlant d’immigration clandestine et de sécurité et avec 21,90% des suffrages exprimés au premier tour de la présidentielle elle est arrivée en tête dans les Outre-mer. Son programme comprend notamment la création d’un ministère de la Mer et des Outre-mer, la fin du droit du sol sur tout le territoire national afin de dissuader à moyen et long termes les candidats à l’immigration, l’augmentation des places de prison pour lutter contre l’explosion de la délinquance et de la criminalité (pour Mayotte en particulier mais aussi pour la Guadeloupe, Saint-Martin, la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie), l’augmentation des effectifs de la police aux frontières en Guyane et à Mayotte, la réforme en profondeur de l’octroi de mer qui distinguerait d’un côté la métropole et les Outre-Mer et de l’autre le reste du monde, et enfin le développement des métiers de la mer et du tourisme haut de gamme par une offre de services variés devant attirer une clientèle à fort pouvoir d’achat…. Son programme complet pour les Outre-mer est à lire ici.
Emmanuel Macron, candidat du parti En Marche ! et ancien ministre de l’Économie, a fait campagne notamment en Guyane (décembre 2016 lui aussi), à La Réunion et à Mayotte. Le benjamin (39 ans) des candidats à l’élection présidentielle est arrivé en troisième position dans les Outre-mer lors du premier tour de l’élection présidentielle (20,41% des suffrages exprimés). Emmanuel Macron, crédité de 60 % des intentions de vote pour le second tour, a déclaré qu’il «confirmer(a) les accords pour la Guyane» signés par l’actuel gouvernement le 21 avril, mettant fin à cinq semaines de crise sociale et publiés au Journal officiel le 2 mai. Son projet «d’émancipation réelle des Outre-mer au sein de la République» s’articule sur les propositions suivantes : reconstruire une politique de mobilité (porter à 200 000 le nombre de billets aidés chaque année), débloquer 1 milliard d’euros sur 5 ans pour le financement des investissements collectifs des territoires ultra-marins dans le cadre d’un plan d’investissement, améliorer les procédures et les délais de paiement dans les collectivités territoriales, supprimer le Régime Social des Indépendants (RSI), développer la croissance bleue (filière maritime) et touristique, installer en Outre-mer l’Agence française pour la biodiversité, développer un Erasmus caribéen … Son programme complet pour l’Outre-mer à lire ici
Je confirmerai les accords pour la Guyane signés par l’actuel gouvernement. #Ensemble
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 1 mai 2017